Le ministère iranien de la Défense a dévoilé mardi un nouveau drone de combat avancé, le dernier d’une génération d’aéronefs sans pilote. Il s’agit du modèle qui aurait été expédié à la Russie par l’Iran dans le cadre de la guerre menée par Moscou contre l’Ukraine.
Baptisé Mohajer-10, le drone a été dévoilé par le président Ebrahim Raissi lors d’une cérémonie organisée à Téhéran à l’occasion de la Journée nationale de l’industrie de la défense.
Les nombreuses caractéristiques du nouvel aéronef ont été détaillées par l’agence de presse nationale Tasnim. Avec un réservoir de 450 litres de carburant, le Mohajer-10 est capable de voler à une vitesse pouvant atteindre 210 kilomètres par heure (130 mph) et avoir une portée de 2 000 kilomètres.
Mohajer est le nom d’une famille de drones que l’Iran a développée et progressivement dévoilée ces dernières années. Des sources occidentales du renseignement ainsi que l’armée ukrainienne affirment que le Mohajer-6 est fréquemment utilisé par la Russie dans ses bombardements des infrastructures et des cibles civiles ukrainiennes. Cette accusation a déclenché une série de sanctions occidentales contre la République islamique. De son côté, Téhéran affirme n’avoir expédié qu’un nombre limité de ces drones à Moscou, et ce avant l’invasion de l’Ukraine.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré à la presse au cours d’une visite en Afrique du Sud, que les autorités ukrainiennes n’ont pas présenté d’éléments prouvant que l’Iran a livré des drones à la Russie, et que Moscou a promis de ne pas utiliser d’équipement iranien dans ses opérations militaires contre l’Ukraine.
Au cours de la cérémonie à Téhéran, le ministère iranien de la Défense a également présenté l’Arman-1, qui, selon l’agence Tasnim, est une nouvelle bombe guidée. Une série d’équipements dévoilés précédemment et désormais produits en série ont également été livrés au Corps des gardiens de la révolution islamique, notamment les missiles balistiques Khorramshahr et Haj Qasem. Ce dernier a été baptisé en hommage à Qasem Soleimani, le commandant iranien le plus admiré du pays, tué près de l’aéroport international de Bagdad en 2020 dans une attaque de drone ordonnée par l’ancien président américain Donald Trump.
Lors de son discours devant les hauts gradés de l’armée iranienne, Ebrahim Raissi n’a pas évoqué les accusations relatives à l’envoi de drones iraniens en Russie, mais a salué la manière dont la République islamique avait inversé les effets des sanctions occidentales, affirmant qu’elle avait réalisé « les plus grands progrès » dans les domaines militaire et nucléaire.
Alors que l’Iran est confronté à des menaces incessantes d’offensive militaire de la part d’Israël, et que les États-Unis ont récemment déployé des forces navales dans le golfe Persique, Ebrahim Raissi a averti que « les puissantes forces armées de la République islamique couperont les mains de ceux qui cherchent à commettre une quelconque agression contre l’Iran ».
