Au cours des interrogatoires menés par les autorités irakiennes avec les proches de l’ancien chef de l’Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, son épouse a brisé le silence et a révélé des secrets « choquants » sur le terroriste qui a été tué dans une frappe américaine en 2019 dans le nord-ouest de la Syrie.
Près de cinq ans après son assassinat, l’épouse du premier dirigeant de Daech a révélé à la chaîne Al-Arabiya qu’Abou Bakr al-Baghdadi « possédait plus de 10 esclaves yazidis », et qu’il avait « épousé une fille irakienne d’à peine 13 ans.”
Selon Asmaa Mohammed, qui est actuellement détenue en Irak, « le chef assassiné de Daech et les dirigeants de son organisation étaient obsédés par les femmes et ont transformé le califat en un État de femmes », notant que lui (al-Baghdadi) et les membres de l’organisation « se livraient à leurs désirs au-delà des limites de la bestialité. »
Al-Baghdadi, dont le vrai nom est Ibrahim al-Awad, a sombré dans la dépravation dès qu’il a déclaré le califat, selon son épouse, qui a été arrêtée pour la première fois en Turquie en novembre 2019 avec 10 autres personnes, dont la fille de l’ancien dirigeant de Daech.
Elle a déclaré que son défunt mari « aspirait à ce que son État atteigne Rome en Europe, surtout après l’expansion de son pouvoir qui l’a rendu arrogant ». Elle a ajouté qu’il « était constamment en déplacement et qu’elle le voyait rarement ».
Selon Asmaa Mohammed, qui a épousé al-Baghdadi en 1999, le terroriste a été arrêté par les forces américaines en 2004, puis ses idées ont radicalement changé, rendant sa vie avec lui instable, surtout depuis 2008.
En novembre 2019, la Turquie a annoncé l’arrestation de la veuve d’Abou Bakr al-Baghdadi, ainsi que de 10 autres personnes. Un responsable turc avait indiqué à l’époque qu’il s’agissait de la « première femme » d’al-Baghdadi, arrêtée en juin 2018 dans la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie.
Selon ce responsable, l’épouse d’al-Baghdadi « a fourni de nombreuses informations sur lui et les activités internes de l’Etat islamiques ». À l’époque, les médias turcs avaient déclaré que le nom de l’épouse était Asmaa Fawzi Mohammed al-Koubaissi, et que le nom de sa fille était Leila.
Une source judiciaire a déclaré jeudi à l’AFP que « les services de renseignement irakiens avaient récupéré la femme et les enfants d’Abou Bakr al-Baghdadi, en coopération avec les autorités turques », précisant qu’elle était « détenue en Turquie ».
Les autorités judiciaires ont pu « récupérer la famille du criminel terroriste Abou Bakr al-Baghdadi, dans le cadre de leur plan de récupération des accusés de terrorisme ayant fui hors de l’Irak », indique le communiqué.
« Sous la supervision directe du juge compétent du premier tribunal d’instruction de Karkh, la famille du criminel terroriste Abou Bakr al-Baghdadi a été arrêtée et leurs déclarations ont été enregistrées, tandis que les enquêtes se poursuivent pour découvrir les secrets les plus importants des gangs terroristes de l’Etat islamique », explique le communiqué.
Après avoir pris le contrôle de vastes territoires syrien et irakien en 2014, l’Etat islamique a subi des défaites successives dans les deux pays, jusqu’à perdre la totalité des territoires sous son contrôle en 2019.
L’Irak a déclaré sa victoire sur le groupe terroriste fin 2017, mais celui-ci détient encore quelques cellules dans des zones reculées du nord du pays, qui mènent occasionnellement des attaques contre l’armée et les forces de sécurité.
« Les opérations antiterroristes menées par les forces irakiennes ont continué à réduire les activités de l’Etat islamique, qui maintient une insurrection de faible niveau », indique un rapport de l’ONU publié en juillet.