Les Émirats arabes unis ont invité le président syrien Bachar el-Assad à participer au sommet des Nations unies sur le climat de cette année, a rapporté lundi l’agence de presse officielle syrienne SANA.
Le pays du Golfe doit accueillir la COP28 à Dubaï Expo City du 30 novembre au 12 décembre. L’ambassade des Émirats arabes unis a remis dimanche à M. Assad une invitation officielle du président Mohammed ben Zayed Al Nahyan, selon SANA et l’ambassade des Émirats arabes unis à Damas. L’agence a montré des images de M. Assad lisant la lettre aux côtés d’un diplomate émirati dans la capitale syrienne.
Cette invitation intervient peu après la réhabilitation de la Syrie par la Ligue arabe. De plus en plus de pays arabes commencent à renouer des relations avec le régime de Bachar el-Assad, qui a mené une violente guerre civile qui a duré 12 ans qui a fait plus de 300 000 morts et déplacé la moitié de la population syrienne.
« La COP28 s’engage à ce que le processus de la COP soit inclusif et produise des solutions transformationnelles. Cela n’est possible que si tout le monde est présent. La mise en œuvre d’une action climatique ambitieuse et significative exige un consensus entre les 199 parties à la CCNUCC » a expliqué un porte-parole de la présidence des Émirats arabes unis pour la COP28.
Amnesty International a déclaré que cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un processus de normalisation insidieux et l’a comparée à un « cadeau en relations publiques » offert au président syrien.
« Cette invitation n’a rien à voir avec la lutte contre la crise climatique. Elle s’inscrit dans un processus insidieux de normalisation visant à maintenir l’impunité des dirigeants de la région, et notamment d’Assad lui-même, architecte de crimes horribles contre l’humanité depuis plus de 12 ans », a déclaré Kristyan Benedict, responsable de la réponse aux crises à Amnesty International Royaume-Uni.
« Des millions de personnes qui ont fui la Syrie, qui ont perdu leurs maisons et dont les proches ont été détenus, torturés et assassinés, seront horrifiées par ce cadeau en relations publiques offert à Assad et à son gouvernement impénitent. »
« Étant donné que les forces d’Assad ont utilisé des armes chimiques et rasé des villes entières dans le cadre d’une campagne militaire meurtrière de terre brûlée, c’est une plaisanterie de mauvais goût que d’imaginer qu’il s’intéressera le moins du monde à la crise des droits de l’homme que représente le changement climatique ? »
« Le gouvernement britannique devrait s’opposer fermement à tout effort visant à renforcer la position internationale de Bachar el Assad et dire à ses alliés des Émirats arabes unis que l’impunité ne permettra pas d’obtenir une justice climatique », a conclu Amnesty International UK.
