Mohammed ben Zayed est le dirigeant le plus influent du Moyen-Orient selon le Wall Street Journal

Dans un rapport détaillé paru ce mois-ci, le célèbre Wall Street Journal a décrit le président des Émirats arabes unis, le Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, comme le dirigeant le plus influent du Moyen-Orient grâce à ses politiques pacifistes axées sur le renforcement de la sécurité et de la stabilité régionales et internationales, le développement durable, l’investissement des ressources locales et une coopération accrue avec les grands les acteurs internationaux, faisant de son pays un poids lourd régional qui travaille efficacement à désamorcer les crises dans la région et au-delà. L’approche globale adoptée par le Cheikh Mohammed a révélé une vision tournée vers l’avenir et adaptée au rythme des changements économiques et géopolitiques.

Le journal américain a noté la façon dont le président des EAU a réussi à maintenir des relations équilibrées avec toutes les parties en adoptant comme stratégie une diplomatie tranquille.

Cette politique s’est notamment manifestée au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine. La guerre menée par la Russie a imposé une nouvelle équation géopolitique que le Cheikh ben Zayed a su résoudre en s’ouvrant davantage aux grands acteurs économiques internationaux comme la Chine, pour cesser de subir les fluctuations des politiques américaines au rythme des administrations successives.

Le Wall Street Journal estime que le Cheikh Mohammed ben Zayed et les Émirats arabes unis sont sortis gagnants en termes de réorganisation des relations géopolitiques, et que la stratégie du président, basée sur le commerce avec tous, a soumis à rude épreuve les relations avec les États-Unis, le plus grand allié du pays.

Le rapport a cité des responsables émiratis affirmant que le Cheikh Mohammed « ne voit pas en quoi les relations étroites des Émirats arabes unis avec les États-Unis empêcheraient les relations avec Moscou ou Pékin, mais voit plutôt que de telles relations peuvent aider Washington ».

Anwar Gargash, politicien et conseiller du président monarque, a déclaré au WSJ : « Nous ne permettrons pas à la concurrence entre les grandes puissances de décider de nos orientations et de nos positions. »

Bénéficiant de relations privilégiées avec des partenaires internationaux comme la Russie et la Chine, les Émirats arabes unis ont contribué à résoudre plusieurs problèmes. Le journal américain a rappelé le succès du Cheikh Mohammed en tant que médiateur dans une affaire d’échange de prisonniers entre Moscou et Washington ; la basketteuse américaine Brittney Griner en échange du marchand d’armes russe Viktor Anatolievitch Bout. En octobre, le président émirati a rencontré le président russe Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg, ou il a joué un rôle central dans le processus d’échange.

Le Wall Street Journal a cité un haut responsable de l’administration américaine dont il n’a pas mentionné le nom, affirmant que la Maison Blanche surveillait de près les succès obtenus par le cheikh Mohammed dans le cadre de ses relations avec la Russie et la Chine, et que ce point précis était probablement l’une des causes majeures des tensions entre Washington et Abu Dhabi.

Cette distance s’explique également par le sentiment des pays du Golfe en général, que l’administration américaine a traité avec tiédeur des questions vitales pour leur sécurité. Par exemple, ils estiment que Washington n’a pas fait preuve de fermeté lorsque des installations pétrolières saoudiennes et des lieux publics ont fait l’objet d’attentats terroristes lancés par les Houthis du Yémen avec des missiles iraniens, ni lorsque Abu Dhabi a été attaqué.

« Les Émirats arabes unis ont pris des mesures au cours des sept derniers mois, notamment en réduisant la production de pétrole, en coordination avec Moscou par le biais de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, en dépit des objections des États-Unis », a observé le du Wall Street Journal dans son rapport.

Des responsables américains ont déclaré au journal que le Cheikh Mohammed a construit une politique étrangère plus indépendante après avoir constaté la volatilité de la politique américaine à travers quatre administrations.

Il a cité Dina Esfandiary, auteur d’un livre sur les Émirats arabes unis et conseillère principale sur le Moyen-Orient à l’International Crisis Group, un groupe de réflexion basé à Bruxelles, disant : « La nature de la relation a changé. Elle n’est plus pareille, basée sur un contact unilatéral de Washington à Abu Dhabi. »

« Des responsables émiratis affirment qu’ils se sentent dubitatifs envers l’engagement américain depuis les frappes de 2019 sur les champs pétrolifères saoudiens et les pétroliers dans les eaux du Golfe qui ont été imputées à l’Iran, et auxquelles il n’y a pas eu de réponse publique » a-t-elle expliqué.

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