“Aujourd’hui est le dernier jour des émeutes”, menace le chef des Gardiens de la révolution iranienne

Le commandant du Corps des gardiens de la Révolution iranienne (CGRI), Hossein Salami, a prévenu les manifestants que ce samedi serait le dernier jour où ils pourront encore envahir les rues.

“Ne descendez pas dans la rue ! Aujourd’hui est le dernier jour des émeutes”, a-t-il averti.

L’Iran est en proie à une violente vague de protestations depuis la mort de la jeune kurde Mahsa Amini en septembre lors de sa garde à vue dans un commissariat de Téhéran, après avoir été arrêtée par la police iranienne des mœurs pour port inapproprié du voile.

Les évènements qui ont suivis l’assassinat de Mahsa Amini ont été imputés aux Etats-Unis et à Israël par le régime iranien des mollahs.

“Ce plan sinistre est un plan conçu (…) par la Maison Blanche et le régime sioniste”, a déclaré le commandant Salami.

Le ministère du Renseignement et les services de renseignement du CGRI ont accusé les agences d’espionnage des États-Unis, de la Grande-Bretagne, d’Israël et de l’Arabie saoudite d’avoir orchestré les troubles pour déstabiliser la République islamique.

L’indignation provoquée par cette tragédie s’est vite transformée en soulèvement populaire de citoyens iraniens issus de toutes les couches sociales. Cette révolte représente l’un des plus gros défis auxquels a été confronté le clergé chiite au pouvoir depuis la révolution islamique de 1979.

Selon des associations de défense des droits de l’homme, au moins 250 manifestants ont été tués et des milliers d’autres ont été arrêtés à travers tout le pays.

Selon le groupe de défense des droits de l’homme Hengaw, les forces de l’ordre ont tiré sur les élèves d’une école de jeunes filles dans la ville de Saqez. Dans une autre déclaration, il a ajouté que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des étudiants de l’Université des sciences médicales du Kurdistan, dans la capitale provinciale du Kurdistan, Sanandaj.

“Plusieurs étudiants ont été blessés, l’un d’entre eux ayant reçu une balle dans la tête”, a déclaré le groupe Hengaw, mais Reuters n’a pas été en mesure de vérifier cette information.

Hier, des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des manifestants appelant à la mort du Guide suprême Ali Khamenei et de la milice Basij (Force de mobilisation de la résistance), qui a joué un rôle clé dans la répression meurtrière des manifestations.

La semaine prochaine, les États-Unis mobiliseront les efforts des Nations unies pour trouver les moyens de mener des enquêtes crédibles et indépendantes sur les violations des droits de l’homme en Iran.

Stéphane Dujarric, le porte-parole de l’ONU, a exhorté vendredi les autorités iraniennes à répondre aux “doléances légitimes de la population, notamment en ce qui concerne les droits des femmes”, et a appelé les forces de l’ordre à éviter “tout usage inutile ou disproportionné de la force” contre les manifestants pacifiques.

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