Santiago Sanchez, un randonneur espagnol expérimenté de 41 ans, a quitté Madrid pour se rendre au Qatar pour assister à la Coupe du monde de football de 2002. Pour ses 11 mois de voyage, il a emporté une petite valise, une tente, des pastilles pour purifier l’eau et un réchaud à gaz.
Début octobre, après avoir parcouru des milliers de kilomètres, il a atteint la ville de Souleimaniye dans la région du Kurdistan irakien, avant de franchir la frontière iranienne et de disparaitre.
Sa famille a signalé sa disparition le 17 octobre et a déclaré hier, lundi, qu’il n’a plus donné signe de vie depuis qu’il a franchi la frontière entre l’Irak et l’Iran il y a plus de trois semaines.
Sur sa route vers la frontière, le randonneur a rencontré fin septembre un agriculteur kurde, Toufiq Ahmed, et sa femme Mahiya à Penjwin, un ditrict du gouvernorat de Souleimaniye.
“Il est venu nous voir et nous a demandé quel club (de football) nous soutenions, et nous avons répondu que nous aimions Barcelone. Il a répondu : Je suis un fan du Real, vous devriez soutenir le Real”, a raconté Ahmed.
Santiago a expliqué à Toufiq qu’il comptait se rendre à Téhéran le lendemain, où une chaîne de télévision locale souhaitait l’interviewer.
L’étape suivante de son périple aurait dû être Bandar Abbas, une ville portuaire iranienne, où il aurait pu embarquer dans un bateau à destination du Qatar.
Toufiq et Mahiya ont offert à Santiago de la nourriture et un endroit où loger avant de poursuivre sa route.
“Je lui ai préparé le petit-déjeuner le matin, et le soir, je lui ai préparé une soupe au poulet et au gombo”, raconte Mahiya Rachid.
“Je lui ai offert un sandwich, mais il a dit qu’il en avait suffisamment, puis je lui ai offert une bouteille d’eau, et il a dit qu’il avait tout ce qu’il fallait sur lui, puis je lui ai dit adieu, et il a répondu bye-bye”, a-t-elle poursuivi.
Il a quitté la maison du couple kurde le 1er octobre en direction de la frontière. C’était la dernière fois qu’il a été vu.
La disparition de Santiago Sanchez en Iran intervient dans le contexte du plus grand soulèvement populaire contre le gouvernement iranien depuis plus d’une décennie. Pendant ce temps, la République islamique réprime violemment les manifestations et accuse des parties étrangères et des groupes kurdes irakiens d’avoir créé et alimenté les troubles.
Les parents de Santiago ont affirmé que la police et des diplomates espagnols les aidaient à retrouver leur fils.
