Le Jihad islamique répond aux frappes israéliennes sur Gaza par des tirs de roquettes

L’opération israélienne Breaking Dawn contre le Jihad islamique (JIP) basé à Gaza est entrée dans sa deuxième journée. En représailles, tout au long de la nuit et encore ce matin, les villes israéliennes proches de la frontière de Gaza ont été la cible de tirs de roquettes. Les sirènes d’alerte retentissent depuis la nuit dernière dans les villages du sud, dans les villes de Sderot, Ashkelon, Ashdod et Yavne, ainsi que dans les villes plus centrales de Rishon Lezion, Holon et Bat Yam. Les citoyens résidants près de Gaza ont reçu l’instruction de se tenir à proximité des abris.

Le Premier ministre Yair Lapid a convoqué ce soir le Cabinet de sécurité au siège du ministère de la Défense à Tel Aviv pour une mise à jour. Il a également invité le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu, à participer demain matin à un briefing sur la sécurité.

L’opération Breaking Dawn a été lancée hier après-midi. À 16 h 16 précises, les forces de défense israéliennes ont anéanti sept cibles fixes et mobiles dans la bande de Gaza. La frappe a duré 170 secondes. La cible principale a été un appartement situé au quatrième étage d’un immeuble du quartier de Rimal à Gaza, la cachette de Tayseer al-Jabari, le chef du Jihad islamique à Gaza. Israël a déclaré avoir également touché deux équipes du JIP déployées sur le terrain dans l’attente d’une occasion pour lancer leurs roquettes.

Jabari a été tué sur le coup. Selon les estimations israéliennes, 15 personnes au total ont été tuées, la plupart des agents du JIP, et malheureusement, une fillette palestinienne de 5 ans.

Jabari est devenue une cible caractérisée depuis qu’il a remplacé Bahaa Abou al-Atta, le commandant de la division sud du JIP, tué avec sa femme dans une frappe israélienne similaire sur sa cachette lors d’une opération en novembre 2019 contre son organisation surnommée Black Belt. Israël considérait al-Atta comme la brute de Gaza. Il a poussé à plusieurs reprises à des attaques terroristes contre des Israéliens, malgré l’interdiction du Hamas, qui dirige l’enclave palestinienne.

Al-Atta a largement contribué à rendre la vie des habitants de Gaza abominable, en les exposant aux représailles israéliennes. Il était décrit par le Hamas comme un agent voyou défiant sa domination. Le Hamas n’a pas participé à l’opération de six jours de 2019, laissant le JIP supporter seul le poids des frappes israéliennes.

Le même schéma se répète aujourd’hui. Israël prend soin d’éviter d’entraîner le Hamas dans les combats avec le JIP, un objectif jusque-là atteint. Le Hamas a beaucoup plus à perdre en 2022 qu’en 2019, après les tentatives israéliennes et égyptiennes de l’année dernière pour réhabiliter la bande de Gaza, qui dispose maintenant de plus d’heures d’électricité par jour que Beyrouth. De plus, quelque 20 000 habitants de Gaza se rendent quotidiennement en Israël, où ils perçoivent des salaires beaucoup plus élevés que dans cette enclave considérée comme l’une des plus pauvres du monde, avec un taux de chômage dépassant les 50 %.

L’un des objectifs majeurs de l’opération israélienne qui se déroule en pleine campagne électorale, comme cela a souvent été le cas ces dernières années, est de maintenir la différenciation entre le Hamas et le JIP. Les frappes des FDI, basées sur des renseignements fournis par l’agence de sécurité Shin Bet, ont été précédées d’un stratagème de diversion destiné à faire croire à Jabari et à son groupe qu’ils ne seraient pas visés, alors que ces derniers se préparaient à se venger de l’arrestation le 1er août du commandant du JIP en Cisjordanie, Bassem Saadi. Les services de renseignement israéliens ont réussi à localiser la cachette de Jabari avec une précision impressionnante.

Pendant la nuit, le JIP a lancé plus de 160 mortiers et roquettes sur Israël en réponse à ses frappes, sans causer de dégâts substantiels, entrainent tout de même quelques blessés. Une trentaine de projectiles sont tombés à l’intérieur de Gaza ; 80 ont été interceptés par les défenses antimissiles Dôme de fer d’Israël, et 70 autres sont tombés dans des zones non peuplées.

De nouvelles roquettes ont été lancées vers Israël depuis ce matin. L’une d’entre elles a touché une maison à Sderot. Les membres de la famille s’étaient cachés dans un abri et n’ont pas été blessés. Selon une mise à jour récente des FDI, plus de 200 roquettes et obus de mortier ont été tirés sur Israël depuis le début de l’opération Breaking Dawn. Les rapports indiquent également que le Jihad islamique a rejeté une proposition du Caire pour un cessez-le-feu de quelques heures.

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