La Turquie convoque le chargé d’affaires de l’ambassade de l’Irak pour défendre sa campagne contre les Kurdes

La Turquie a convoqué aujourd’hui, jeudi 21 avril, le chargé d’affaires de l’ambassade de l’Irak pour défendre sa décision de lancer une campagne militaire dans le nord de l’Irak contre les combattants kurdes.

Cette convocation a eu lieu un jour après que des responsables irakiens ont nié les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan, selon lesquels Bagdad soutenait la campagne militaire turque.

Dimanche dernier, les forces armées turques ont lancé leur troisième campagne militaire depuis 2020 dans le nord de l’Irak, ou des forces spéciales et des drones de combat sont mobilisés pour faire la guerre aux combattants affiliés au Parti des travailleurs du Kurdistan, qu’Ankara et ses alliés occidentaux ont désigné comme organisation terroriste.

Mercredi, Erdogan a déclaré que la Turquie menait une campagne militaire dans la région montagneuse du nord de l’Irak “en étroite coopération avec le gouvernement central irakien et l’administration régionale du nord de l’Irak”. Pourtant, le ministère irakien des Affaires étrangères a répliqué dès mercredi soir en dénonçant cette déclaration.

De son côté, le ministère des Peshmergas de la région du Kurdistan irakien a confirmé que ses forces “n’ont jamais participé à ces opérations”, et a souligné “la nécessité de respecter la souveraineté de la région du Kurdistan et de l’Irak”.

Jeudi, le ministère turc des Affaires étrangères a publié un communiqué annonçant qu’il avait convoqué le diplomate irakien pour lui faire part de son mécontentement face aux “allégations sans fondement” faites en Irak suite aux déclarations d’Erdogan.

“Tant que les autorités irakiennes ne prendront pas de mesures concrètes et efficaces (contre les rebelles) et que la menace qu’ils font peser depuis l’Irak se poursuivra, notre pays prendra les mesures nécessaires sur la base de son droit à se défendre”, a indiqué le communiqué.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) mène une insurrection contre l’État turc depuis 1984, et les analystes estiment que malgré les apparences, les dirigeants irakiens ne sont pas si mécontents des assauts militaires turques contre lui.

La Turquie a lancé sa dernière campagne militaire deux jours après une rare visite en Turquie du Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan, Masrour Barzani, un détail qui laisse supposer qu’il a été informé de l’opération avant son lancement.

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