Un tribunal américain condamne un membre de la cellule djihadiste “Beatles”

Un tribunal américain a condamné le 14 avril al-Shafei al-Sheikh, un djihadiste membre de l’État islamique, pour l’enlèvement et le meurtre de quatre otages américains en Syrie entre 2012 et 2015. L’accusé appartenait à une cellule de l’organisation nommée “Beatles” en raison de l’accent britanniques de ses membres.

Le tribunal d’Alexandria dans l’État de Virginie, a déclaré al-Shafei coupable de l’enlèvement et du meurtre des journalistes James Foley et Stephen Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig. Sa peine n’a pas encore été prononcée mais il risque la perpétuité.

Le jury de ce procès n’a eu besoin que de 12 heures pour le déclarer coupable des huit chefs d’accusation retenus contre lui. Le terroriste n’a montré aucune réaction devant les larmes des familles des victimes présentes à l’audience, ni après l’annonce du verdict.

*Al-Shafei al-Sheikh, 33 ans, a choisi de garder le silence tout au long des deux semaines de son procès, le premier du genre contre l’Etat islamique aux États-Unis. Par l’intermédiaire de son avocat, il a reconnu avoir rejoint les rangs de l’État islamique mais a nié être membre de la cellule “Beatles”.

La cellule djihadiste “Beatles” a été impliquée dans l’enlèvement d’au moins 27 personnes en Syrie entre 2012 et 2015, la plupart originaires des États-Unis, du Danemark, de France, du Japon, de Norvège et d’Espagne. Certains otages ont été libérés en échange de rançons versées par leur gouvernements.

Au cours du procès, des dizaines d’anciens otages ont livré d’atroces témoignages sur les violences qu’ils ont subies pendant leur captivité, notamment le passage à tabac systématique et la torture psychologique.

Les témoins ont décrit les membres de la cellule “Beatles” comme des hommes qui formaient une véritable “équipe” et qui se distinguaient par leur “sadisme”. Ils portaient en permanence des masques et des gants et battaient régulièrement leurs otages.

Le 13 avril, avant les délibérations du jury, le procureur général Raj Parekh a confirmé que les procureurs avaient recueilli un “ensemble d’éléments” prouvant que l’accusé a fait partie d’un “complot terrible et inhumain qui a abouti au meurtre” des otages américains, britanniques et japonais.

Le journaliste français Nicolas Hénin, retenu en otage entre 2013 et 2014 et témoin de la cruauté de ses geôliers, a déclaré dans un message : “La justice ne ramènera pas les morts, ni ne guérira toutes les blessures, mais elle offre un certain réconfort. La justice détermine qui est le coupable et qui est la victime et apporte un peu d’ordre.”

Al-Shafei al-Sheikh était surnommé “Ringo” au sein de la cellule terroriste. Certains des otages semblaient croire qu’il était celui qu’on surnommait “George”. Il n’a pas été identifié comme membre du groupe par les anciens otages appelés à la barre, car ces derniers n’ont jamais pu voir les visages de leurs bourreaux.

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