L’Iran pose de nouvelles conditions pour relancer l’accord nucléaire

Depuis l’arrêt des pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis à Vienne pour relancer l’accord de 2015 sur le programme iranien nucléaire, les deux parties se rejettent les responsabilités et chacune appelle l’autre à prendre des décisions politiques pour régler les questions en suspens.

Depuis des mois, l’Iran insiste sur plusieurs points et exige leur mise en exécution, plaçant les Etats-Unis devant un dilemme, d’autant que l’une de ces conditions est liée au retrait du Corps des Gardiens iraniens de la révolution des listes américaines du terrorisme international.

De nouvelles conditions

Les médias officiels iraniens ont rapporté le 10 avril que les parlementaires iraniens avaient posé plusieurs conditions pour relancer l’accord nucléaire de 2015, dont des garanties juridiques que Washington ne se retirera pas de l’accord une nouvelle fois.

Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, les députés ont déclaré dans une lettre adressée au président iranien Ibrahim Raissi, que l’accord doit garantir que le mécanisme par lequel les sanctions sont réimposées à l’Iran ne sera pas activé par Washington.

A son tour, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian, a appelé le président américain Joe Biden à lever certaines sanctions contre l’Iran pour montrer sa bonne volonté.

“Si Biden a l’intention de lever les sanctions et de revenir à l’accord sur le programme nucléaire, il devrait publier un décret exécutif pour montrer sa bonne volonté au lieu d’imposer des sanctions sur des personnes physiques et morales en Iran”, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

“Nous avons dit aux Américains à de nombreuses reprises qu’ils devaient offrir une ou deux choses concrètes avant tout accord, par exemple en libérant certains actifs iraniens détenus dans des banques étrangères”, a-t-il suggéré.

Ces exigeances surviennent après huit sessions de pourparlers indirects à Vienne entre l’Iran et les États-Unis, pour relancer l’accord sur le programme nucléaire iranien dont l’ancien président américain Donald Trump s’est retiré en 2018. Téhéran et Washington se reprochent mutuellement de ne pas avoir pris les décisions politiques nécessaires pour régler les questions non résolues.

Sanctions iraniennes

Dans une nouvelle escalade du côté iranien, Téhéran a annoncé l’application de sanctions sur 24 responsables américains. De son côté, le président iranien Ibrahim Raissi a averti que son pays ne renoncera pas à son droit de développer ses activités nucléaire à des fins pacifiques, ajoutant que toutes les parties impliquées dans les pourparlers devraient respecter cela.

Les sanctions iraniennes ont visé des responsables américains dont George Casey, l’ancien chef d’état-major de l’armée de terre américaine, et Rudy Giuliani, un des avocats de l’ancien président américain Donald Trump.

Les sanctions iraniennes viennent en réponse à une mesure similaire prise par Washington. Les États-Unis ont imposé des sanctions financières aux fournisseurs de l’Iran en programme de missiles balistiques, à la suite d’une attaque au Kurdistan irakien revendiquée par le Corps des Gardiens de la révolution. Le ministère iranien des Affaires étrangères a considéré ces sanctions comme “une nouvelle indication de la mauvaise foi de Washington” envers le peuple iranien.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a déclaré dans un communiqué : “Cette décision est une nouvelle indication de la mauvaise foi du gouvernement américain envers le peuple iranien”. Il a ajouté que “les nouvelles sanctions prouvent que l’administration américaine actuelle, contrairement à ce qu’elle prétend, saisit toutes les occasions pour lancer des accusations sans fondement dans le but de faire pression sur le peuple iranien.”

La partie iranienne considère la décision des États-Unis comme une complication supplémentaire, comme l’a déclaré Khatibzadeh : “Les États-Unis, malgré leur déclaration selon laquelle ils sont prêts à revenir à la mise en œuvre de leurs obligations en vertu de l’accord nucléaire, ils continuent de l’enfreindre ainsi que la résolution 2231 émise par le Conseil de sécurité des Nations Unies”

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