Expert du Counter-Extremism : Le Qatar est un refuge pour les terroristes

Le Qatar a hébergé des dirigeants du Hamas, des Frères musulmans et des talibans et a facilité la propagation de leur doctrine extrémiste à travers la chaine Al Jazeera, a déclaré Mathew Levitt en juillet 2017, durant une session du sous-comité de la Chambre des affaires étrangères des États-Unis pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Cet ancien du Wexler Fellow et directeur du Stein Program on Counterterrorism and Intelligence et du Washington Institute for Near East Policy, a qualifié de “substantielles” les accusations portées contre le Qatar. Il a cité David Cohen, l’ancien sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, qui avait déjà rapporté en 2014 que le Qatar finançait ouvertement le Hamas depuis de nombreuses années et continuait de contribuer à l’instabilité régionale. Il a également noté que le Qatar a soutenu d’autres groupes extrémistes opérant en Syrie.

Mathew Levitt a ajouté que le gouvernement qatari a été exhorté à plusieurs reprises à coopérer avec les États-Unis dans la lutte contre le financement du terrorisme et en particulier, à faire face à la sollicitation continue de dons qui financent des rebelles extrémistes sous couvert d’œuvres humanitaires, un phénomène populaire au Qatar. Il a également cité l’ancien haut responsable du Trésor américain Daniel Glaser, qui a déclaré que les financiers terroristes désignés par les États-Unis et l’ONU continuent d’opérer “ouvertement et notoirement” au Qatar. En février 2017, Daniel Glaser a déploré que le Qatar n’ait pas encore pris de “décisions fondamentales” concernant la lutte contre le financement du terrorisme qui ferait du pays un environnement hostile pour la criminalité financière, estimant que les mesures positives prises par le Qatar étaient “douloureusement lentes”.

D’après le témoignage de Mathew Levitt, le Qatar a servi de refuge et a fourni une plate-forme à des terroristes comme le cheikh Qaradawi, partisan de la Confrérie des Frères musulmans et chef de l’Union internationale des érudits musulmans, avec du temps d’antenne sur Al Jazeera pour légitimer les attentats-suicides et inspirer de nombreuses attaques. Il a ajouté que Qaradwi, malgré l’arrêt de son émission en 2014, reste un leader islamiste controversé dont le nom figure sur la liste de 59 personnes que les pays bloquants espèrent voir expulsées par le Qatar et poursuivies pour d’incitation au terrorisme.

Par ailleurs, le Qatar a accueilli de nombreux dirigeants talibans afghans et est devenu le centre diplomatique du groupe depuis que le mouvement a établi un bureau à Doha en 2013. Cette année-là, plus de 20 membres talibans de haut rang résidaient au Qatar avec leurs familles.

Levitt a conclu son témoignage en affirmant que malgré la signature par le Qatar d’un protocole d’accord (MoU) sur la lutte contre le financement du terrorisme avec les États-Unis et ses réformes de la loi antiterroriste en 2004, ces mesures restent vagues et on ignore dans quelle mesure elles s’attaqueront réellement au problème. Il a ajouté que le Qatar devrait tenir pour responsables les individus terroristes identifiés par les États-Unis et les Nations Unies (ONU) et devrait imposer une législation complète pour prévenir les activités terroristes à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières.

Il a suggéré qu’une prise de mesures contre les individus et les organisations accusés début juin 2017 par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et Bahreïn de financer des organisations terroristes et de bénéficier du soutien du Qatar pourrait aider à résoudre ses querelles avec ses voisins du Conseil de coopération du Golfe.
En 2017, les relations entre le Qatar et plusieurs États arabes se sont fortement détériorées après la fuite d’une déclaration attribuée à l’émir qatari, le Cheikh Tamim ben Hamad, dans laquelle il a critiqué la politique étrangère du Golfe avec l’Iran, la qualifiant d'”imprudente”.

Dans ses propos, Tamim a attaqué l’Égypte, Bahreïn et les Émirats arabes unis (EAU), conduisant les grandes puissances arabes à adopter des mesures urgentes et strictes envers Doha.

Le 5 juin 2017, la crise qatarie s’est aggravée lorsque l’Égypte, l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont annoncé une rupture diplomatique coordonnée avec le Qatar pour financement et hébergement de terroristes et d’extrémistes sur son sol.

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