Les Somaliens assiégés entre violence et extorsion

Des centaines d’agriculteurs dont les maisons ont été incendiées par le groupe terroriste al-Chabab ont été déplacés des villes de Mariri et Makai Tiri au nord de la capitale somalienne, Mogadiscio.

Le 31 janvier 2022, des témoins ont déclaré à l’agence de presse somalienne que les familles déplacées traversent des moments très difficiles, et que la plupart d’entre elles se trouvent maintenant dans la ville voisine de Balad à la recherche de secours et d’aide alimentaire.

En octobre 2021, l’Institut Hiral, spécialisé dans les affaires sécuritaires, a déclaré que les terroristes collectaient au moins 15 millions de dollars par mois, et que plus de la moitié de cette somme provient de taxes et de fonds extorqués aux habitants de Mogadiscio.

Le mouvement contrôle une grande partie du sud et du centre de la Somalie, mais il a également réussi à étendre son influence dans les zones contrôlées par le gouvernement.

Le rapport de l’Institut Hiral a décrit les méthodes “brutales” avec lesquelles le groupe terroriste prend l’argent des habitants des zones rurales : “La peur et la réelle menace pour leur vie sont les seuls motifs qui poussent les gens à donner de l’argent à al-Chabab”, indique le rapport.

Le rapport, qui est basé sur des entretiens avec des membres somaliens d’al-Chabab, des hommes d’affaires, des responsables gouvernementaux et d’autres, indique que toutes les grandes entreprises fournissent des fonds au groupe terroriste, soit sous forme de règlements mensuels, soit en payant chaque année une “zakat” qui représente 2,5 % de leurs bénéfices annuels.

Les pénuries alimentaires se sont aggravées depuis qu’al-Chabab a forcé le Programme alimentaire mondial des Nations Unies à quitter la Somalie en début d’année.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime qu’environ la moitié de la population somalienne a besoin d’aide, et que le pays présente les niveaux de malnutrition les plus élevés au monde.

En outre, les médias somaliens ont rapporté que des pourparlers ont eu lieu entre les commerçants du principal marché de Bakaara à Mogadiscio et des membres de l’organisation Etat islamique, suite à la fermeture de certaines parties du marché en raison de taxes exorbitantes prélevées sur les sociétés commerciales.

Le réseau d’information “Al-Asima” a déclaré que les commerçants se plaignent du gouvernement somalien qui ne leur trouve pas de solutions, et qui n’a fait que les forcer à rouvrir leurs magasins sans résoudre leurs problèmes liés à la sécurité.

Le journal a également signalé que les commerçants de Mogadiscio paient des impôts à la fois au gouvernement et au mouvement terroriste al-Chabab fidèle à al-Qaïda, et que leur passivité devant la menace de l’Etat islamique pourrait ouvrir la porte à d’autres groupes armés qui exerceront également leur chantage, ce qui se répercuterait sur les prix des marchandises et affecterait davantage la vie des citoyens.

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