“Le Qatar, l’argent et la terreur” : Des lois antiterroristes non appliquées

Dans cette dernière partie du rapport “Le Qatar, l’argent et la terreur”, le Counter Extremism Project nous donne un aperçu de la législation et des initiatives antiterroristes du Qatar.

Le Qatar a adopté diverses lois antiterroristes depuis 2004. Aujourd’hui, les autorités qatariennes disposent d’un large éventail d’outils juridiques consacrés à la lutte contre le terrorisme national et international.

Les piliers de la loi antiterroriste qatarienne 


Le Qatar a adopté de nombreuses lois antiterroristes, mais le gouvernement refuse de les appliquer pleinement. Alors que Doha participe aux initiatives antiterroristes dirigées par les États-Unis, le gouvernement fournit simultanément des fonds et du matériel à des organisations classées “terroristes” à l’échelle internationale et héberge des éléments désignés comme terroristes au niveau international. Comme l’a précisé l’ancien sous-secrétaire au terrorisme et au renseignement financier David Cohen, il y a des extrémistes au Qatar “qui n’ont pas été poursuivis en vertu de la loi qatarienne”. En mai 2016, le sénateur Mark Kirk (R-IL) a écrit dans une lettre adressée au secrétaire au Trésor que “le gouvernement qatari devrait en faire beaucoup plus pour joindre les actes aux paroles du communiqué de Djeddah”. Et comme l’a affirmé l’ancien secrétaire d’État John Kerry, le Qatar “ne peut pas continuer à être un allié américain lundi qui envoie de l’argent au Hamas mardi”.

Prescriptions politiques

Pour lutter contre le terrorisme et le financement du terrorisme, le Qatar devra appliquer pleinement ses propres lois antiterroristes. Le Qatar ferait également bien de renforcer son cadre antiterroriste existant, notamment en concevant, en maintenant et en faisant connaître son propre système de désignation des terroristes. Les États-Unis devraient reconnaître que faire pression sur le Qatar pour qu’il adopte cette volonté politique – et fasse des progrès dans son cadre existant – est primordial pour une stratégie antiterroriste forte et efficace.

Plus précisément, les États-Unis doivent inciter Doha à :

  • Arrêter ou expulser toutes les personnes recherchées et désignées internationalement à l’intérieur de ses frontières, y compris les 12 personnes décrites par la campagne QATAR-HARBORS du CEP
  • Expulser ou arrêter tous les membres des délégations du Hamas et des Talibans actuellement domiciliés au Qatar
  • Cesser tout soutien direct – financier, matériel et stratégique – aux organisations terroristes désignées internationalement
  • Rompre tous les liens et toutes les participations avec les institutions financières qui s’associent ou soutiennent des entités extrémistes
  • Surveiller, enquêter et sanctionner les organisations caritatives et les institutions financières accusées de soutenir des groupes extrémistes
  • Rédiger, publier et tenir à jour une liste des entités terroristes désignées
  • Soumettre les entités désignées aux ramifications décrites dans la législation antiterroriste existante du Qatar
  • Mettre fin aux paiements des rançons aux organisations terroristes à l’étranger

Mais…

“[En Amérique] ils considèrent certains mouvements comme des mouvements terroristes. Dans notre région, ce n’est pas le casEmir Tamim Al Thani, septembre 2014.

Traduit de l’anglais par F. Haythem

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