Le Qatar accusé de financer le Front terroriste al-Nusra en Syrie

Fin mai 2021, un groupe de Syriens a déposé une plainte à Londres contre le régime qatari qu’ils accusent d’avoir envoyé des centaines de millions de dollars au Front al-Nusra en Syrie, désigné internationalement en tant que groupe terroriste. Le 4 juin 2021, le parrainage présumé du groupe affilié à al-Qaida par le Qatar est étalé à la Une du Times de Londres.

“Un bureau privé du monarque de l’État du Golfe était au cœur de routes clandestines par lesquelles l’argent était transféré vers… le Front Nusra”, selon le rapport du journal, et “deux banques qataries, plusieurs organisations caritatives, de riches hommes d’affaires, des politiciens et des fonctionnaires de premier plan font partie des défendeurs dans une réclamation en dommages et intérêts déposée par neuf Syriens”.

Selon le Times, les neuf Syriens ont affirmé devant la Haute Cour de Londres que “chacun avait joué un rôle dans un complot présumé pour le compte de l’État qatari, agissant en coordination avec les Frères musulmans, l’organisation islamiste sunnite”.

Le Qatar, qui devrait accueillir la Coupe du monde de football dans quelques mois, avait déjà été accusé par le ministre allemand du Développement, Gerd Mueller, d’avoir financé l’État islamique en 2014.

Selon l’action en justice déposée par les Syriens, le complot du Front pro-al-Nusra a été enclenché “par des membres de haut rang de l’élite dirigeante qatarie” qui ont émis de l’argent pour “soutenir activement et faciliter” le terrorisme du Front al-Nusra en Syrie.

Le Times a rapporté que des individus et des organisations qataris agissant “au nom de l’État du Qatar” ont fourni des centaines de millions de dollars au Front al-Nusra.

Les États-Unis, le Royaume-Uni et le Conseil de sécurité des Nations Unies ont tous classé le Front al-Nusra dans les leurs listes des organisations terroristes.

Le Jerusalem Post a déclaré en 2020 que les États-Unis avaient envoyé une équipe pour enquêter sur le régime qatari soupçonné de financer le Hezbollah, un groupe également classé groupe terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.

Le Times a indiqué que “parmi les accusés figurent Hamad ben Jassim al-Thani, l’ancien Premier ministre du Qatar, et Abdulhadi Mana al-Hajri, propriétaire de l’hôtel Ritz à Londres. Leurs représentants ont déclaré que les allégations étaient absolument sans fondement et que des démentis catégoriques ont été émis par tous les accusés qatariens identifiés dans le cadre de la plainte et contactés par le Times.”

Le Times a rapporté, selon les informations du procès, que “l’argent a été blanchi à des fins de terrorisme à travers des contrats de construction considérablement surestimés, l’achat de propriétés à des prix gonflés et des surplus de paiements aux travailleurs migrants syriens. L’allégation soutient que le financement clandestin a été mené en collaboration avec les Frères musulmans et que des réunions avaient eu lieu en Turquie entre des personnalités de l’élite qatarie et des représentants de groupes djihadistes opérant en Syrie”.

Le journal a indiqué que “de l’argent a été transféré à partir de comptes bancaires d’entreprises et d’organisations caritatives qataries soit directement en Syrie, soit vers des banques en Turquie, d’où les plaignants affirment qu’il a été retiré et déplacé de l’autre côté de la frontière syrienne”.

Selon le rapport, les Syriens ont déclaré avoir subi de lourdes pertes financières ou avoir été victimes de “torture, détention arbitraire, menaces d’exécution et autres formes de persécution commises par le Front al-Nusra”.

Le Times a écrit : “Il est allégué qu’au centre de l’opération se trouvait le bureau d’ingénierie privé d’Amiri Diwan, une agence gouvernementale qatarie qui contrôle les principaux contrats de construction et de développement. Il reçoit ses directives de l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani.”

Les Syriens ont accusé le système financier du Qatar d’être impliqué dans le financement du Front al-Nusra, y compris la Qatar National Bank (QNB), qui est la banque de la Coupe du monde, et la Doha Bank.

“QNB et Doha Bank savaient ou auraient dû savoir qu’elles servaient à transférer des fonds à des terroristes”, a écrit le Times. “Si elles n’étaient pas au courant, il est allégué qu’elles ont agi de façon illégale en ne surveillant pas leurs comptes. Doha Bank a déclaré au Times que les allégations étaient fausses, tout comme les frères Khayyat. QNB a également déclaré que ces affirmations n’avaient aucun fondement factuel et étaient catégoriquement fausses.”

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