Yémen : Les Houthis s’approprient les stades et les transforment en dépôts d’armes et en centres de formation pour terroristes

Au Yémen, en particulier dans le gouvernorat de Sanaa, les stades de football sont devenus des entrepôts pour l’arsenal des insurgés Houthis.

Ces pratiques ont été révélées par la coalition arabe dans une déclaration publiée fin décembre 2021, dans laquelle l’Alliance a exhorté les Houthis à retirer leurs armes du stade “al-Thawra” de la capitale yéménite.

La coalition a déclaré dans son communiqué: “Nous donnons un délai de 6 heures pour retirer les armes du stade al-Thawra à Sanaa et remettre al-Ain al-Madani dans son état normal”.

Elle a ajouté : “Nous cesserons de protéger le stade al-Thawra si les Houthis ne respectent pas les dispositions du droit international humanitaire”.

En raison de la guerre menée par les Houthis dans la capitale, Sanaa, et dans certaines provinces sous couvert de “révolution populaire”, la ligue yéménite de football a été suspendue et les rencontres de cette saison sont menacées d’être annulées pour des raisons de sécurité.

Pendant ce temps, le groupe Ansar Allah continue de profiter des stades et des gymnases de la région. Le dernier évènement en date a été la célébration de la déclaration constitutionnelle dans l’un des plus grands stades yéménites, Ali Mohsen al-Muraisy.

Le stade du club al-Tilal, l’un des clubs yéménites les plus connus, situé dans la ville d’Aden dans le sud du pays, s’est quant à lui transformé en terrain vague puis en zone militaire qu’il est interdit d’approcher ou de photographier. Quand cela leur est possible, les sportifs organisent leurs matchs sur des sols en terre battue.

Selon le site Internet al-Mashhad al-Arabi, certains hauts dirigeants houthis se sont appropriés des stades et des salles de sport qu’ils vendent et achètent à leur guise.

Des sources sportives à Sanaa ont dénoncé une hausse significative des violations et des actes de vandalisme de la part des Houthis depuis le début de 2021, contre la majorité des clubs, stades et gymnases situés dans les zones de contrôle de la milice.

Les sources ont indiqué que Ibb arrive en tête des villes dont les installations sportives ont été massacrées par les Houthis, suivi de la ville de Sanaa.

Les sièges sociaux des clubs ont fait l’objet de raids et d’opérations de pillage, des installations ont été détruites et converties en lieux de résidence ou de réunions, et des terrains appartenant à des fédérations sportives ont été subtilisés.

Selon les employés du secteur sportif, environ 32 fédérations ont quasiment cessé de fonctionner, tandis que les milices ont transformé plus de 25 clubs en maisons de repos pour leurs dirigeants, en entrepôts d’armes et en centres de formation pour les combattants.

Selon des sources locales, le 1er juin dernier, des dirigeants Houthis influents ont volé par la force des armes une grande superficie de terrain appartenant au club équestre de la région de Haziz (au sud de Sanaa).

Les sources ont rapporté qu’immédiatement après ce vol, le groupe a commencé à céder le terrain en propriété privée, en vendant la moitié de sa superficie à d’autres membres du groupe avec la complicité du chef houthi, appelé Muhammad al-Mu’aydi, qui a été nommé ministre de la jeunesse et des sports du gouvernement Houthi non reconnu.

Selon les mêmes sources, le reste du terrain a été divisé en petites et moyennes parcelles, et des préparatifs sont actuellement en cours pour finaliser leur vente à des prix insensés.

Dans la même série de violations, le chef du groupe, Muhammad al-Mu’aydi a pris d’assaut le siège de la médecine sportive privée de Sports City dans la région d’al-Hasaba (au nord de Sanaa).

Les institutions et installations sportives d’Ibb (170 km au sud de Sanaa) n’ont pas été épargnées, les attaques du groupe depuis début décembre 2021 ayant touché plusieurs stades et clubs sportifs du même gouvernorat.

Des sportifs de Ibb ont indiqué que les rebelles occupent le stade du 22 mai et le stade d’al-Kibsi depuis qu’ils ont imposé leur contrôle armé sur le gouvernorat.

Ils ont déclaré que le but du groupe est d’empêcher les jeunes et les sportifs d’organiser des événements ou des compétitions, afin de les forcer à rejoindre ses rangs pour se battre.

Il y a environ deux semaines, des militants d’Ibb ont fait circuler des photos montrant l’étendue des dégâts dans les stades du 22 Mai, d’al-Kibsi, d’al-Shaab et d’autres stades du gouvernorat devenus des fermes. Les citoyens arrachent quotidiennement les mauvaises herbes qui y poussent pour nourrir leur bétail.

Les athlètes d’Ibb ont tenu les Houthis pour responsables de la détérioration du secteur sportif dans le gouvernorat et ont demandé aux organisations des droits de l’homme de prendre des mesures pour garantir les droits les plus élémentaires qui leur sont accordés en tant que jeunes et sportifs, à savoir le déblocage de fonds pour les clubs, l’expulsion des milices armées des complexes sportifs et la rénovation des lieux dévastés par 7 ans de guerre.

Fin aout 2021, le haut dirigeant Houthi d’Ibb, Oussama al-Hakim, a provoqué d’importants dommages dans un stade du centre ville, lorsqu’il a eu recours à des foreuses pour installer au milieu du terrain des tentes pour accueillir le mariage de l’un de ses fils. Les jeunes, les sportifs et tous les habitants de la ville ont condamné son acte qu’il ont qualifié de “barbare”.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here