Le président palestinien Mahmoud Abbas a exprimé mardi un optimisme singulier concernant la création d’un État palestinien avec Jérusalem Est pour capitale, alors qu’aucun signe ne semble indiquer une reprise des négociations gelées avec Israël depuis huit ans.
“Malgré les conditions difficiles que vit le peuple palestinien, je n’ai jamais été aussi optimiste qu’aujourd’hui au sujet de la création de l’État de Palestine avec Jérusalem pour capitale”, a déclaré Abbas dans un discours adressé au Conseil révolutionnaire du Mouvement Fatah, réuni à Ramallah mardi soir. “La ténacité des Palestiniens représente la fin de l’occupation”, a t-il estimé.
Avec un gouvernement israélien dirigé par l’extrême droite qui rejette la solution à deux États et qui encourage la colonisation, l’inertie internationale et les divisions parmi les Palestiniens, l’optimisme de Abbas étonne.
Au niveau international, aucune manœuvre n’a été engagée en faveur de la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, encore moins de la part des États-Unis qui supervisent le processus de paix.
Quant aux Palestiniens, ils sont divisés sur la question depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007.
Cependant, le président de l’autorité palestinienne, qui dirige le mouvement Fatah, a déclaré que la prochaine étape du processus de paix sera “délicate en raison des pratiques israéliennes et de l’inaction internationale”.
Abbas a ajouté : “Depuis le début de la révolution, nous avons été exposés à de nombreux complots en raison de nos positions, de notre fermeté sur les principes et les positions nationales, et de notre préservation de l’unité du Mouvement et de la décision nationale palestinienne indépendante.”
Sans faire référence à un État ou un Parti, il a également déclaré: “Nous refusons que qui que ce soit se mêle de nos affaires, tout comme nous ne nous permettons pas de nous mêler des affaires de qui que ce soit. Nous avons confiance en notre capacité à résister et à atteindre les objectifs, et nous allons préserver la mémoire des martyrs, des blessés et des prisonniers.”
Après les échecs successifs du processus de paix pendant l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, son successeur Joe Biden, a annoncé dès son entrée en fonction début 2021 son intention de relancer les relations avec les Palestiniens et de soutenir la solution à deux États.
Cependant, aucune initiative ou action diplomatique américaine ou internationale n’a encore vu le jour pour remettre le processus de paix sur les rails et pousser Israël à s’asseoir à la table des négociations avec les Palestiniens.
Les négociations de paix entre les deux parties sont suspendues depuis avril 2014, en raison du refus d’Israël d’arrêter de multiplier les colonies dans les territoires occupés, et d’accepter les frontières d’avant la guerre de juin 1967 comme base pour la solution à deux États.
Les territoires revendiqués par les Palestiniens pour la création de leur Etat sont la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. Israël a occupé ces terres pendant la guerre de 1967 et a annexé Jérusalem-Est dans un mouvement qui n’a pas été reconnu internationalement.
