L’Afrique du Nord face à la menace de l’Etat islamique

Malgré les revers essuyés par de nombreuses organisations terroristes et la chute de leurs bastions les plus importants, la menace de la déferlante djihadiste est loin d’être écartée, notamment dans les régions à l’équilibre sécuritaire fragile comme les pays d’Afrique du Nord et du Sahel, ou les cellules terroristes dormantes déploient leurs efforts pour ressusciter, profitant d’une conjoncture géopolitique complexe, en particulier en Algérie et au Maroc, et d’une faible coordination sécuritaire entre les pays.

La Tunisie n’est pas le seul pays nord-africain à avoir exprimé ses craintes de voir des cellules terroristes dormantes franchir ses frontières, particulièrement à travers le retour des djihadistes partis combattre en Syrie et en Irak. Les services de sécurité marocains ont annoncé en octobre 2021 le démantèlement d’une cellule terroriste dans la ville de Tanger au nord du pays. Selon les médias locaux, elle était affiliée à l’Etat islamique et était composée de 5 membres. Cette opération s’inscrit dans le cadre des efforts continus de la Direction générale de la surveillance territoriale dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme au sein du Royaume, selon l’agence marocaine de presse MapNews.

En Libye, la question des cellules terroristes dormantes est devenue récurrente depuis la défaite de Daech à Syrte. Des rapports ont indiqué que plusieurs éléments ont réussi à fuir la ville et à se cacher dans différentes zones de la région. La Libye fait face à des défis sécuritaires majeurs, avec à leur tête, les cellules djihadistes actives et dormantes que les terroristes ont pu propager dans tout le pays ces dernières années en profitant de l’instabilité.

L’infiltration des terroristes à travers les frontières est la principale préoccupation des pays du Maghreb. Malgré les défaites successives infligées aux organisations terroristes en Libye, dont l’Etat islamique, leur présence n’a pas totalement été éradiquée. Des rapports continuent d’indiquer des mouvements ici et là pour réorganiser les rangs.

Les autorités sécuritaires libyennes ont arrêté un membre de Daech appelé Omar Ezzedine, accusé d’avoir infiltré des membres actifs de l’organisation et facilité leurs déplacements à travers la frontière libyenne-tunisienne. Omar Ezzedine est l’un des terroristes impliqués dans l’attentat qui a tué plusieurs Libyens au sud de Syrte il y a plus de 6 ans.

Les autorités sécuritaires libyennes ont indiqué dans une vidéo que Omar Ezzedine est un Tunisien originaire de Tataouine, et qu’avec ses deux frères, ils avaient prêté allégeance à l’Etat islamique en Tunisie. L’un des deux frères, Belkacem, a été tué par une frappe aérienne dirigée contre le siège de l’organisation à Sabratha. Le second, Salah, a été tué par l’armée tunisienne le 7 mars 2016 lors de l’attentat de Ben Guerdane.

Le ministère tunisien de l’Intérieur a pour sa part annoncé le démantèlement d’une cellule appartenant à l’Etat islamique dans la ville de Tataouine, dans le sud du pays, qui prévoyait de lancer des frappes contre les forces de sécurité et l’armée. Le ministère a précisé dans un communiqué que ce groupuscule envisageait de mener des opérations terroristes à l’aide d’engins explosifs contre les unités sécuritaires et militaires de la zone de Tataouine.

Début novembre 2021, les services de sécurité tunisiens ont annoncé la découverte d’une cellule terroriste composée de femmes opérant entre les provinces du Kef et de Tozeur, ou elle recrutaient des éléments féminins au profit de Daech. Selon Tunis Afrique Presse (TAP), cette cellule a été découverte puis démantelée grâce à un travail conjoint entre les unités du Département antiterroriste de la Garde nationale et le Département de la prévention du terrorisme de l’Agence du renseignement et de la défense.

Les services de sécurité tunisiens ont intensifié leurs frappes contre l’Etat islamique, qui a mené plusieurs attaques meurtrières dans le pays, notamment l’attentat de la plage de Sousse qui a entraîné la mort de 39 touristes étrangers, une tragédie qui a causé de graves dommages à l’économie tunisienne.

Au Maroc, les autorités ont également intensifié leurs campagnes sécuritaires contre l’organisation terroriste et ses cellules. En septembre 2021, elles ont annoncé l’arrestation de 3 personnes soupçonnées d’appartenir à la cellule de la ville de Rachidiya, qui envisageaient de s’en prendre à des travailleurs du secteur public.

Quelques jours plus tard, les autorités marocaines ont annoncé l’arrestation de quatre autres individus soupçonnés d’appartenir à une cellule terroriste affiliée à Daech. L’Office central des recherches judiciaires de la Direction générale de la surveillance territoriale (renseignements intérieurs), a expliqué dans un communiqué que les membres de ce groupe s’apprêtaient à mener des opérations criminelles contre les installations de la sécurité et de l’armée et une liste spécifique d’employés travaillant dans la sécurité, l’armée et les administrations publiques.

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