Tunisie : Le chef adjoint du Mouvement islamiste Ennahda en état d’arrestation

Le Parti tunisien Ennahda a annoncé le 31 décembre l’arrestation de Noureddine Bhiri, député et chef adjoint du Mouvement, par des forces de sécurité en civil. L’information a été confirmée par l’ancien leader du Mouvement, Samir Dilou.

Ennahda a qualifié cette opération d'”enlèvement vers une destination inconnue”, les mêmes termes utilisés par le Parti à chaque arrestation de l’un de ses membres.

Le Mouvement Ennahda a déclaré que l’épouse de Noureddine Bhiri, l’avocate Saida al-Akrimi, a été soumise à des “violences” de la part des hommes qui ont procédé à l’arrestation de son mari.

La radio privée Mosaique a révélé que le ministre de l’Intérieur Tawfiq Sharaf Al-Din, a décidé de placer Noureddine Bhiri ainsi que l’ancien responsable du ministère de l’Intérieur, Fathi al-Baladi, en résidence surveillée.

La radio a précisé que les deux décisions ont été mises en œuvre vendredi matin. Noureddine Bhiri et Fathi al-Baladi ont été placés dans le même quartier général que le ministre de l’Intérieur a choisi pour mettre en œuvre ses décisions.
Bhiri est le premier haut responsable du Mouvement Ennahda à avoir été arrêté par la sécurité depuis que le président Kais Saied a dissout le Parlement et pris le contrôle du gouvernement en juillet 2021.

Les observateurs estiment que Bhiri est la boîte de pandore d’Ennahda en raison de sa proximité avec son président, Rashid Ghannouchi. Il a été notamment accusé par ses opposants d’avoir pris part au contrôle du pouvoir judiciaire pendant son mandat au ministère de la Justice.

A une certaine époque, le pouvoir judiciaire tunisien était surnommé “Justice de Bhiri”. La juge Kalthoum Kannou l’a accusé d’être le pire des responsables passés par le ministère de la Justice, indiquant qu’il intervenait directement dans le pouvoir judiciaire et qu’il avait mis en place un certain nombre de juges affiliés à Ennahda.

Après les mesures exceptionnelles du 25 juillet, le président Kais Saied a exigé que le système judiciaire soit purgé de ses juges corrompus, et la possibilité de dissoudre le Conseil judiciaire suprême a été évoquée.

Des sources ont également indiqué que Bhiri a fait partie des architectes des alliances d’Ennahda, notamment Nidaa Tounes après les élections de 2014 et Qalb Tounes après les élections de 2019.

L’arrestation de Bhiri a eu lieu peu de temps après la condamnation de l’ancien président Moncef Marzouki à quatre ans de prison pour atteinte à la sécurité extérieure de l’État. Le président Kais Saied a nié toute implication dans cette décision.

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