Les protestations populaires affaiblissent la position de l’Iran dans les négociations de Vienne

Les pourparlers sur le programme nucléaire iranien à Vienne en vue de relancer l’accord dont s’est retiré Washington à l’époque de l’ancien président américain Donald Trump, ont repris dans un contexte délicat pour Téhéran en raison de la colère populaire croissante en Iran.

Les manifestations et les rassemblements se sont intensifiés dans plusieurs villes iraniennes pour dénoncer des conditions de vie de plus en plus difficiles en raison de la conjoncture économique générale, et des sanctions imposées par les Etats-Unis dans le cadre du dossier nucléaire. Une atmosphère délétère qui fait pression sur le négociateur iranien et qui pourrait l’amener à accepter les conditions de Washington pour accélérer la levée des sanctions.

Récemment, les protestations se sont multipliées dans les régions d’Ahvas et d’Ispahan, notamment de la part de retraités qui exigent que leurs requêtes légales soient satisfaites. Les retraités du secteur de l’acier se réunissent tous les dimanches pour dénoncer l’inaction des autorités face à leurs problèmes.

Le ressentiment s’est également accru dans les centres médicaux de la province de Qom, le bastion de l’élite religieuse du régime. Les sous-traitants des institutions et des centres de santé, employés comme contractuels, ont également organisé des manifestations. Ces travailleurs se plaignent d’être privés de tous les avantages légaux qui permettent de déterminer leur statut professionnel alors qu’ils sont employés depuis plusieurs années, et qu’ils ont fait face à la crise sanitaire du Covid-19.

Ces employés travaillent à plein temps et espèrent que le changement de leur statut professionnel sera approuvé par le Conseil de la Choura du régime et par le gouvernement. En attendant, cela fait de nombreuses années qu’ils acceptent des salaires inférieurs et qu’ils exercent dans les conditions les plus difficiles et les plus stressantes.

Des salariés se sont également rassemblés devant la Khoi Telecom Company pour protester contre la répression du régime, lorsque les agents de sécurité de l’entreprise ont empêché l’entrée des travailleurs des télécommunications, qui protestaient contre la non-application du plan de classification des emplois et la violation de leurs droits légaux.

Ces évènements se sont enchainés dans un contexte général de contestation comme en témoignent les événements successifs de l’année qui s’achève : En février, un soulèvement armé éclate dans la province du Sistan et du Baloutchistan. En juin et août, éclate le soulèvement du Khuzestan, qui s’est étendu au Lorestan, Tabriz et Téhéran. En novembre, Des dizaines de milliers de citoyens se sont révoltés à Ispahan. En décembre, contestation des enseignants à travers tout le pays, et une grève générale a été lancée dans les villes kurdes pour dénoncer l’exécution arbitraire du prisonnier politique Haider Qurbani. Des dizaines de rassemblements, de sit-in et de manifestations sont organisés quotidiennement par des Iraniens excédés par le régime des mollahs.

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