La police russe a annoncé qu’un adolescent âgé de 18 ans “s’est fait exploser” ce lundi dans son ancienne école orthodoxe. Dix étudiants ont été blessés.
Les attaques armées dans les lieux publics sont plutôt rares Russie. Toutefois, de telles tragédies se sont multipliées ces dernières années, en particulier les fusillades, conduisant à un durcissement de la législation qui régit la détention d’armes sur ordre du président Vladimir Poutine.
Le ministère de l’Intérieur a rapporté que l’attaque avait eu lieu lundi matin dans l’école orthodoxe adjacente au couvent Vedinsky Vladychny dans la ville de Serpoukhov dans l’oblast de Moscou, située à 100 kilomètres au sud de la capitale russe.
La représentante de la commission d’enquête, Olga Frady, a indiqué que le suspect, qui a été blessé dans l’explosion, était en réanimation, et que par conséquent, “les enquêteurs n’ont pas pu traiter avec lui”.
La commissaire régionale pour le droit de l’enfant, Ksenia Michonova, a déclaré via l’application Telegram que “10 enfants ont été blessés” dont 9 transportés à l’hôpital, mais que “rien ne menace leur vie”.
Alors qu’il quittait l’école avec sa mère, Denis Ryabov, l’un des élèves, a raconté aux journalistes qu’il avait “senti une odeur de brulé”. “Le professeur a dit qu’il y avait eu une explosion, a-t-il dit. “Beaucoup d’enfants ont pleuré.”
Selon l’agence de presse TASS qui a cité des sources policières, l’agresseur dont les motivations n’ont pas été déterminées, avait prévu d’actionner “un engin explosif artisanal pendant les prières du matin à l’école, mais il s’est déclenché à l’entrée”.
La commission d’enquête russe, chargée des crimes majeurs, a ouvert une enquête pour “tentative de meurtre” et “trafic d’explosifs”.
Exprimant son “chagrin”, le porte-parole de l’Eglise orthodoxe russe Vladimir Legoïda, a déclaré : “L’Eglise, y compris dans des établissements scolaires, a à faire avec des adolescents pas faciles, dont la vie a été ravagée. Et nous allons continuer de travailler avec tous les enfants.”
L’escalade des attaques dans les écoles russes ces dernières années, souvent sous forme de fusillades, ont conduit le président Poutine a durcir la loi sur le port d’armes, notamment en faisant passer l’âge légal pour la détention des fusils de chasse de 18 à 21 ans, comme ce fut le cas pour les armes classiques, et en imposant un examen médical renforcé.
L’année 2021 a été marquée par plusieurs évènements meurtriers. Le dernier drame en date a eu lieu le 8 décembre à Moscou, lorsqu’un homme a tué deux personnes et en a blessé quatre autres dans un centre de procédures administratives.
Le 20 septembre, un étudiant qui disposait d’un permis de port d’armes a tué 6 personnes et en a blessé 28 lors d’une fusillade à l’université de Perm, avant d’être blessé puis arrêté par la police. Son seul objectif, a t-il écrit, était le meurtre.
Le 11 mai 2021, un jeune homme de 19 ans qui détenait également un permis pour une arme semi-automatique, a ouvert le feu sur son ancienne école à Kazan dans la République russe du Tatarstan, et a tué 9 personnes avant d’être arrêté par les forces de l’ordre.
La fusillade la plus meurtrière de ces dernières années en Russie remonte à octobre 2018. Un étudiant a tué 19 personnes avant de se donner la mort dans une école secondaire de Kertch, en Crimée annexée à l’Ukraine. Vladimir Poutine avait imputé la responsabilité de cette violence à la “mondialisation”, indiquant que le phénomène des fusillades dans les écoles provenait des Etats-Unis.
