Le pétrole iranien : L’arme des rebelles houthis pour prolonger la guerre au Yémen

Depuis que les États-Unis ont imposé des sanctions sur la plupart des secteurs économiques iraniens, la République islamique est confrontée à de grandes difficultés dans la gestion de son pétrole. Cette problématique l’a conduite à adopter des méthodes illégales pour l’écouler et financer ses factions terroristes déployées dans certains pays de la région, en particulier la milice putschiste houthie. Grâce à ce groupe insurgé, le régime iranien a réussi à asseoir un contrôle sur des entreprises commerciales yéménites ainsi que sur des sociétés de change et des banques, afin d’acheminer son pétrole illégalement et réaliser en même temps des opérations de blanchiment d’argent pour financer la guerre que les houthis mènent au Yémen.

“Regain Yémen Initiative” a révélé dans un rapport du 22 novembre 2021 qu’il existe environ 30 entreprises yéménites dirigées par les rebelles houthis à l’intérieur et à l’extérieur des zones qu’ils contrôlent, qui sont impliquées dans la contrebande du pétrole iranien et le contournement des sanctions américaines et internationales. Ces entreprises travaillent à soutenir les rebelles pour prolonger la guerre au Yémen. Le rapport précise que les dirigeants houthis ont mis la main sur ces entreprises par le biais de sociétés intermédiaires en utilisant leurs noms pour ouvrir des comptes bancaires qui servent à réaliser des transactions commerciales suspectes. Parmi ces sociétés figurent “Star Plus”, détenue par le frère du porte-parole officiel du groupe houthi, et la société “Black Diamond”.

Le rapport a également révélé que certaines des banques yéménites contrôlées par les houthis font fuir des capitaux pour le compte du Hezbollah libanais (soutenu par l’Iran), via des comptes et des réseaux fictifs, sous couvert d’envoi de produits pétroliers dérivés, en plus de la vente du pétrole iranien par les houthis sur le marché noir.

“Regain Yemen Initiative” chargé du suivi des fonds et des sources de financement du groupe houthi, a recommandé de ne pas accorder de licences d’entrée dans les ports maritimes pour les expéditions du carburant importé par l’intermédiaire d’entreprises contrôlées par les rebelles, et d’examiner tous les documents émanant des sociétés qui importent des produits dérivés du pétrole, appelant la coalition arabe et le gouvernement yéménite légitime à s’acquitter de cette tâche et à rendre publique toute information sur les entreprises qui importent ces produits vers le Yémen.

A ce sujet, Abdul Hamid al-Masadjidi, écrivain et expert économique yéménite, a affirmé que le marché des carburants est l’un des secteurs qui génèrent le plus de bénéfices pour la trésorerie du groupe houthi, raison pour laquelle le groupe s’est employé ces dernières années à établir un contrôle absolu sur le commerce des produits dérivés du pétrole et à maximiser ses gains financiers et politiques pour créer des crises humanitaires lucratives.

Al-Masadjidi a souligné que le nouveau rapport a révélé une longue série de pratiques frauduleuses, comme le chargement du carburant iranien de contrebande dans des ports de pays non pétroliers en utilisant des documents falsifiés pour contourner les inspections des Nations Unies et les réglementations gouvernementales sur le carburant, pour ensuite acheminer ces expéditions vers le port de Hodeidah et les réceptionner par le biais de sociétés intermédiaires qui se chargent de la distribution avec l’aide de plus de trente entreprises au service du groupe, ainsi que de certaines banques situées dans les régions sous contrôle des houthis.

L’expert économique yéménite a déclaré qu’en échange de la contrebande du pétrole iranien, les houthis reçoivent de la part de la République islamique du pétrole à prix réduit, qu’ils distribuent sur le marché à des prix exorbitants. Grâce à ce commerce illégal, les bénéfices du groupe s’élèvent à environ cinquante milliards de riyals par mois, partagés entre les dirigeants houthis et les commerçants.

Il a ajouté que le contrôle soutenu des houthis sur le marché du carburant aggrave le déséquilibre dans la répartition des richesses dans leurs zones de contrôle, et représente un facteur important dans le maintien de la guerre, comme il offre une large couverture pour le flux des aides pétrolières iraniennes aux houthis et une grande facilitation pour le blanchiment d’argent.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here