Début d’une série de dialogues sécuritaires en Jordanie entre l’Arabie saoudite et l’Iran

Des experts iraniens et saoudiens en sécurité ont tenu lundi 13 décembre les premiers pourparlers du genre dans la capitale jordanienne. Selon l’agence de presse officielle jordanienne, ces discussions ont pour objectif d'”instaurer la confiance” entre les deux parties sur le programme nucléaire et les missiles iraniens.

Cependant, le représentant de l’Arabie saoudite auprès des Nations Unies a déclaré que le Royaume souhaitait tenir des pourparlers politiques plus substantiels avec l’Iran, mais que Téhéran adopte une attitude tergiversante et peu sérieuse.

Depuis le mois d’avril, des responsables saoudiens et iraniens ont organisé une série de réunions en Irak dans le but de réduire les tensions provoquées par l’ingérence directe de l’Iran dans les affaires des pays arabes, la guerre au Yémen et les ambitions de la République islamique d’acquérir l’arme nucléaire.

L’agence de presse jordanienne Petra a rapporté que “la session de dialogue sur la sécurité entre l’Arabie saoudite et l’Iran, avec la participation d’experts des deux parties, s’est achevée dimanche à Amman” au siège de l’Institut arabe d’études de sécurité de la capitale jordanienne.

L’agence Petra a cité des responsables de l’institut affirmant que “d’autres sessions entre les deux parties se tiendront prochainement pour suivre les recommandations du dialogue technique et de sécurité, et en formuler les détails”.

Le secrétaire général de l’Institut, Ayman Khalil, a déclaré qu'”une atmosphère de respect mutuel a régné au cours de la session, montrant le désir mutuel des deux parties de développer les relations et de renforcer la stabilité régionale, ce qui se refléterait dans la prospérité des peuples de la région.”

Cependant, dans une interview vidéo publiée lundi, le représentant de Riyad auprès des Nations Unies, Abdullah al-Mouallimi, a déclaré au journal saoudien Arab News, que les pourparlers n’avaient pas abouti à des résultats tangibles.
“Nous aimerions faire avancer ces discussions vers les questions fondamentales liées au comportement du gouvernement iranien dans la région”, a déclaré al-Mouallimi.

“Mais tant que les Iraniens continueront à ne pas prendre au sérieux ces pourparlers, rien ne se passera. Les Iraniens adoptent une position basée sur le long terme. Nous ne sommes pas intéressés par des discussions pour le plaisir de discuter”, a-t-il ajouté.

Les deux pays rivaux ont entamé des pourparlers directs il y a huit mois, à une période où les puissances internationales tentent de sauver l’accord sur le programme nucléaire iranien, et ou les efforts des Nations Unies pour mettre fin à la guerre au Yémen vacillent.

Le royaume saoudien, qui a rompu ses liens avec Téhéran en 2016, a qualifié les pourparlers d'”amicaux” mais uniquement d'”exploration”, tandis qu’un responsable iranien a déclaré en octobre que les discussions avaient parcouru une “bonne distance”.

Les tensions se sont intensifiées entre les deux parties en 2019 après une attaque lancée contre des installations pétrolières saoudiennes, que l’Arabie saoudite a imputé à l’Iran, une accusation démentie par Téhéran. En parallèle, les tensions demeurent intenses au Yémen, où une coalition dirigée par l’Arabie saoudite combat le Mouvement houthi soutenu par l’Iran.

Al-Mouallimi a déclaré : “La question du Yémen s’est avérée insoluble simplement parce que les houthis continuent de recevoir des fournitures en armes et en munitions des pays qui les aident, en particulier l’Iran.”

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