Les femmes de l’Etat islamique entretiennent la culture de la violence dans le camp syrien d’al-Hol

Dans le camp d’al-Hol au nord-est de la Syrie, la rivalité entre les femmes de l’Etat islamique bat son plein. Le camp s’est divisé en deux clans, dont l’un est plus extrémiste que l’autre. Le plus radical impose les lois qui régissent le camp, et la désobéissance est punie par la mort aux mains des membres de la “hisba”, une sorte de police religieuse des meurs.
Bien que placé sous haute sécurité, près de 80 meurtres ont été recensés dans le camp d’al-Hol, tous commis par des femmes contre d’autres femmes qui se sont distanciées de la doctrine de l’organisation.

Les efforts internationaux pour lutter contre le terrorisme féminin tentent de s’attaquer aux causes profondes de ces dérives et d’en évaluer les conséquences, en particulier sur l’état psychologique des enfants.

L’organisation Pour Le Développement De La Femme Dans Les Etats Membres De L’OCI (Organisation de la Conférence Islamique), a insisté sur l’importance d’étudier l’environnement qui a produit cette idéologie, les facteurs qui ont contribué à sa croissance, et la nécessité de rééduquer ces femmes et de les réhabiliter dans la société en leur donnant les moyens d’extraire leurs enfants des doctrines meurtrières.

Il a été observé que parmi les femmes les plus extrémistes du camp, la plupart sont irakiennes. Celles-ci s’emploient à réimposer les règles de l’Etat islamique à d’autres familles. Les patrouilles de sécurité s’en trouvent dépassées, et sont même victimes d’embuscades et de meurtres perpétrés par ces femmes.

C’est comme cela que le camp d’al-Hol s’est transformé en petit califat de Daech, ou les femmes ont pris la relève des hommes pour promouvoir la culture de la violence. Parallèlement, les forces supposées protéger le camp manquent de moyens pour sécuriser l’endroit qui, selon les observateurs, est devenu une petite ville de plus de 62 000 habitants, avec une majorité de femmes et d’enfants, dont beaucoup ont été déplacés en raison de la guerre en Syrie et des batailles contre l’Etat islamique.

Selon une étude intitulée “Le dilemme de l’assimilation : La problématique des femmes de l’EI”, réalisée en septembre 2019 par le “Center for Research and Advanced Studies”, le temps que ces femmes ont passé dans les zones contrôlées par l’EI au cours des dernières années est suffisant pour faire perdurer leurs tendances extrémistes, d’autant qu’elles ont joué durant cette période des rôles logistiques et militaires, et qu’elles ont assisté aux opérations terroristes et aux affrontements entre les forces armées et l’organisation.

L’échec des programmes de réhabilitation a également contribué à la hausse du taux de criminalité chez les femmes de l’EI. La question des retours vers leurs pays, en particulier vers les pays européens, ne cesse de confirmer l’importance du reformatage intellectuel et des programmes de réhabilitation que certains pays mettent en place comme mécanisme de rationalisation de la pensée religieuse.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here