A l’approche de la reprise des négociations entre l’Iran et le groupe 4+1 à Vienne, Israël hausse à nouveau le ton contre le régime iranien, menaçant d’attaquer ses installations si Téhéran n’abandonne pas le développement de son programme nucléaire. L’administration de Joe Biden a de son côté appelé les autorités israéliennes à cesser de proférer de telles menaces, avertissant de l’impact négatif qu’elles pourraient provoquer sur le développement des activités nucléaires de l’Iran.
Le 22 novembre, les médias américains ont cité des sources affirmant qu’Israël avait informé les États-Unis de son intention de poursuivre ses attaques contre les sites nucléaires de Téhéran, à moins qu’un nouvel accord ne soit conclu. Washington a répondu en invitant Israël à adopter une approche plus diplomatique plutôt que la force. De son côté, Saeed Khatibzadeh, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a répondu dans un communiqué de presse en déclarant : “Les opérations de sabotage du programme nucléaire iranien ont eu un impact sur certains aspects techniques.”
Il convient de noter qu’au cours de l’année 2020, plusieurs explosions se sont produites sur les installations nucléaires et militaires iraniennes, dont la plus importante a été celle de Natanz. À l’époque, l’Iran avait imputé l’attaque à Israël, mais les enquêtes sont toujours en cours et les causes de l’explosion n’ont toujours pas été identifiées.
Les menaces israéliennes se sont intensifiées au cours des derniers mois en raison du refus de l’Iran de reprendre les négociations à Vienne pour relancer l’accord de 2015 , et de l’entêtement iranien à poursuivre le développement de ses activités nucléaires, notamment en augmentant le taux d’enrichissement d’uranium, conduisant Israël a faire pression sur le président américain Joe Biden afin qu’il abandonne l’idée de revenir à l’accord de 2015, dont Washington s’est retiré en mai 2018. Depuis, davantage de sanctions ont été imposées à l’Iran pour freiner son activité nucléaire.
le 24 novembre, les médias iraniens ont révélé que les systèmes d’information du stock des barrages du pays avaient fait l’objet d’une cyberattaque qui a provoqué une panne complète. L’Etat hébreu a évidemment été pointé du doigt en raison de la série de cyber-attaques qu’il a annoncées au cours des dernières semaines contre les installations vitales en Iran, afin de pousser le peuple iranien à protester avant la reprise des négociations qui se tiendront fin novembre 2021.
Le journaliste spécialisé dans les affaires iraniennes, Oussama al-Hatimi, a indiqué que l’escalade des menaces israéliennes contre le programme nucléaire iranien, vise à créer un état de terreur international pour pouvoir exercer plus de pression sur Téhéran, et accélérer la reprise des négociations de Vienne. Israël est conscient que chaque jour qui passe sans revenir à ces négociations donne à Téhéran l’opportunité de prendre plus de libertés dans le développement de ses armes nucléaires.
