Israël ajoute six organisations palestiniennes de la société civile à sa liste de “groupes terroristes”

Israël a déclaré le 23 octobre avoir informé les Etats-Unis en amont de sa décision d’inscrire six organisations civiles palestiniennes dans la liste des “organisations terroristes”. Cette déclaration a été émise au lendemain d’une critique formulée par Washington concernant cette décision, selon l’Agence France-Presse.

Le 22 octobre, le ministère israélien de la Défense a annoncé l’interdiction des six organisations palestinienne sur fond de liens présumés avec le “Front populaire de libération de la Palestine” (FPLP), que plusieurs pays occidentaux qualifient de groupe terroriste.

L’Autorité palestinienne et les organisations de défense des droits de l’homme ont rapidement condamné la décision et les États-Unis ont déclaré : “Nous communiquerons avec nos partenaires israéliens afin d’obtenir plus d’informations sur ces classifications.”

Le porte-parole du département d’État, Ned Price, a signalé que “le gouvernement israélien n’a pas informé les Etats-Unis à l’avance” de cette décision, ajoutant : “Nous pensons que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales et une société civile forte sont très importants pour un gouvernement responsable et réactif.”

Pourtant, un responsable du ministère israélien de la Défense a déclaré samedi que “les responsables de l’administration américaine avaient été prévenus à l’avance et que des informations du renseignement ont été échangées à ce sujet”.

Le responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a confirmé les liens entre les six organisations et le FPLP, notamment “la falsification de documents dans le but de collecter des fonds” pour la faction armée de gauche qui a été la pionnière des détournements d’avions dans les années 1970.

Le responsable a ajouté que les six associations “avaient facilité le recrutement d’activistes pour la branche militaire du Front populaire de libération de la Palestine” et qu’elles représentaient “une bouée de sauvetage pour le Front populaire de libération de la Palestine grâce aux collectes de fonds, au blanchiment d’argent et au recrutement de militants.”

Les organisations désignées par le ministère israélien de la Défense comme entités “terroristes” sont la Fondation al-Damir pour les soins aux prisonniers et les droits de l’homme, l’Action internationale pour la défense des enfants, la Fondation al-Haq, l’Union des comités de travail agricole, l’Union des comités des femmes arabes, et le Centre Bisan pour la Recherche et le Développement.

Des responsables israéliens ont informé les donateurs européens en mai dernier des abus financiers présumés des six organisations, pratiqués parallèlement à leurs activités légitimes, et ont déclaré que des millions d’euros étaient destinés aux activités militaires du FPLP.

Shawan Jabarin, le président de la Fondation al-Haq, a déclaré que la décision israélienne faisait partie d’une campagne à long terme qui “vise les institutions palestiniennes afin de les réduire au silence et de les intimider”. “Nous sommes une organisation professionnelle de défense des droits humains et nous avons 42 ans de travail sur le terrain”, s’est-il défendu.

Jabarin estime qu’Israël n’a pas été capable de faire face à la Fondation al-Haq sur le plan juridique, par conséquent, “il nous met au défi sur le terrain en tuant, en bombardant et en détruisant”.

“Nous attendons des pays qui nous soutiennent officiellement qu’ils prennent une position claire”, a-t-il ajouté. “Il est temps d’adopter une position sérieuse et ferme contre Israël, qui ne reconnaît pas le droit international et ne respecte pas les règles humanitaires.”

La décision israélienne a été condamnée samedi par des dizaines d’organisations de défense des droits humains basées en Israël et qui défendent les droits des Palestiniens.

Une déclaration signée par les organisations de la société civile palestinienne a déclaré que la décision israélienne vise à “intimider” les donateurs”, selon l’Agence de presse palestinienne Wafa.

Par ailleurs, une trentaine d’employés d’ONG, dont huit nouveaux responsables, attendent à l’étranger l’autorisation d’entrer en Israël, selon l’AFP.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here