Yémen : Les Houthis se préparent à de nouvelles exécutions de masse à Sanaa

Dans le contexte de la nouvelle escalade militaire de la milice yéménite houthie dans le gouvernorat de Shabwa pour encercler le district de Marib du côté est, des sources yéménites des droits de l’homme ont rapporté que le groupe terroriste se prépare à procéder à de nouvelles exécutions de masse à Sanaa. Parmi les condamnés, 11 personnes dont deux femmes, accusées d’espionnage.

Il y a quelques jours seulement, neuf personnes, dont un mineur, ont été exécutées sur la place Tahrir dans le centre de Sanaa, un incident condamné par le gouvernement et la communauté internationale. Pendant que des milliers de partisans houthis célébraient hier (mardi) à Sanaa, Saada, Hodeidah, Dhamar, Hajjah et le reste des gouvernorats sous leur contrôle, le septième anniversaire de leur coup d’État contre le gouvernement légitime, les milices ont poursuivi leur escalade militaire en prenant d’assaut les provinces de Baihan et d’Ain dans le gouvernorat de Shabwa, assiégeant la province de Marib à l’est après l’avoir encerclé du côté sud, ouest et nord-ouest.

Des sources yéménites de défense des droits de l’homme ont déclaré que les milices, par l’intermédiaire d’un tribunal sous leur contrôle, avaient ordonné l’exécution de 11 personnes accusées d’espionnage ainsi que la confiscation de leurs biens. Selon ces sources, les personnes menacées d’exécution sont : Muhammad al-Maliki, Ali Muhammad al-Shahdhi, Hanan Mutahar Ahmad al-Shahdi, Altaf Yahya al-Matari, Najib Ali al-Baadani, Samir Mosad al-Ammari, Issam Muhammad al -Faqih, Abdullah Abdullah Muqraish, Nabil Hadi al-Ansi, Abdullah Ali al-Khayyat et Abdullah Muhammad Sawar.

En outre, le ministre de l’Information du gouvernement yéménite, Muammar Al-Eryani, a déclaré que les milices houthies avaient informé les familles des neuf victimes du massacre du 18 septembre, leur donnant un délai pour quitter leurs maisons qui ont été saisies par la suite, et pour régler 3 millions de riyals yéménites pour chaque victime, une somme correspondant aux frais de justice du tribunal illégal qui les a condamnées à mort.

Le ministre yéménite a décrit la persistance des milices houthies à harceler les victimes du “massacre du 18 septembre” et à maltraiter leurs familles comme “une provocation envers les sentiments de tous les yéménites qui ont exprimé leur colère et leur indignation vis à vis de ce crime”, et comme “une tentative de terroriser les opposants, y compris les politiciens, les médias et les journalistes qui se trouvent dans les zones sous leur contrôle.

Al-Eryani a indiqué dans une publication sur Twitter, que “les expéditions punitives pratiquées par la milice terroriste houthie contre les familles des victimes sont un défi incontestable pour la communauté internationale qui a condamné et continue de condamner ce crime odieux, et une violation flagrante des lois et conventions internationales, à la tête desquelles figurent la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Le chef de la milice, Abdul-Malik al-Houthi, a juré lundi de poursuivre le combat pour le contrôle du reste des régions yéménites, appelant ses partisans à mobiliser davantage de recrues sur les fronts et à collecter plus d’argent.

Les menaces d’al-Houthi ont été lancées dans le cadre d’un sermon prononcé la veille de l’anniversaire du coup d’État effectué par son groupe avec le soutien de l’Iran, contre la légitimité et le consensus national au Yémen, et au moment où l’envoyé spécial de l’ONU, Hans Grundber, tente de relancer, avec le soutien américain, les efforts de paix bloqués .
Le chef du groupe a appelé ses partisans à se rassembler sur les places publiques pour célébrer l’anniversaire du coup d’Etat, et a menacé les opposants et les détracteurs du groupe en les qualifiant de “traîtres”.

Le nouvel envoyé de l’ONU en collaboration avec l’envoyé américain au Yémen, Tim Lenderking, a entamé une nouvelle tournée dans la région en commençant par Riyad avant de se rendre dans la capitale omanaise, Mascate, à la recherche d’un plan pour ramener la paix au Yémen et mettre un terme à la guerre.

Le gouvernement yéménite légitime affirme que la voie vers le rétablissement du processus de paix doit commencer par “l’exercice d’une pression sur les milices houthies afin qu’elles mettent un terme à leur escalade militaire en cours et acceptent un cessez-le-feu global”. Il estime que la réalisation de cet objectif “rejaillirait positivement sur divers aspects liés aux effets économiques et humanitaires catastrophiques d’une guerre dévastatrice que la milice houthie continue de provoquer dans diverses régions et sur plusieurs fronts”.

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