Libye : Les Frères musulmans multiplient les entraves à la feuille de route politique

A l’approche des élections, la peur domine les Frères musulmans libyens qui craignent de subir un sort similaire à celui de leurs Frères égyptiens et tunisiens dont l’influence est en chute libre.

Depuis la baisse de leur popularité début 2019, les partisans de la Fraternité musulmane en Lybie se battent pour survivre en plaçant des obstacles à divers niveaux et en déclenchant des crises pour déstabiliser le pays. Les libyens ont pris consience de l’imposture de la Confrérie depuis que celle-ci a ouvert les portes aux milices armées et conclu des accords avec des pays étrangers, notamment l’accord de démarcation des frontières avec la Turquie début 2019, qui a permis à la Turquie d’installer une base militaire en Lybie et de contrôler les richesses de son peuple. L’ingérence turque a altéré l’équilibre politique du pays et provoqué le déclin de ses bases et de sa légitimité.

La méfiance des citoyens envers ces groupes religieux affiliés aux Frères musulmans a été clairement démontrée par leur échec retentissant aux élections locales de début 2021 dans la majorité des villes libyennes, un revers qui les exclut de tout arrangement politique futur.

Pour gagner du temps et bloquer la feuille de route, les Frères musulmans libyens tentent d’entraver le processus d’élaboration de la Constitution en provoquant la controverse sur la base constitutionnelle régissant les élections. En parallèle, ils s’emploient à imposer leur vision selon laquelle un référendum sur la Constitution devrait se tenir avant les élections. Le scénario préconisé par la Confrérie perturberait le processus politique et la construction des institutions de l’État pour les mois à venir. Pendant ce temps, les données risquent de changer comme cela s’est déjà vu lorsque le Parti islamiste de la justice et de la construction, devenu le Parti démocrate, a rejeté la loi sur les élections présidentielles adoptée par la Chambre des représentants le 9 septembre 2021.

Pour se refaire une réputation et dans l’espoir que le peuple libyen oublie ses crimes et ses conspirations contre la sécurité et la stabilité du pays, le parti des Frères musulmans libyens connu sous le nom de “Parti de la justice et de la construction”, est devenu le “Parti démocrate”.

Pour fausser le processus électoral et se prémunir en cas d’échec aux prochaines élections, le Parti de la justice et de la construction affilié aux Frères musulmans (le Parti démocrate), a lancé une campagne à travers ses plateformes médiatiques pour saper la Haute Commission électorale nationale et remettre en cause l’intégrité et l’indépendance d’Imad al-Sayeh, le chef de la Commission.

L’objectif de ces tentatives de sabotage est de reporter la mise en œuvre de la feuille de route politique, le temps que le groupe puisse rassembler sa diaspora et reprendre ses forces. La Confrérie libyenne a récemment été affaiblie par des dissensions internes qui ont notamment conduit à la dissolution d’une de ses branche dans la ville de Zawia, dont les membres ont soumis une démission collective en août 2020. La même chose s’est produite dans la ville de Misrata, portant un coup sévère à la Confrérie en raison de l’importance que représentent pour elle ces deux villes.

Dans tous les cas, l’inquiétude subsiste. Si les Frères musulmans ne parviennent pas à produire des résultats positifs aux prochaines élections, ils peuvent mettre le pays à feu et à sang, comme l’histoire en témoigne.

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