Le président français Emmanuel Macron s’entretiendra aujourd’hui (mercredi 22 septembre) avec son homologue américain Joe Biden au sujet de la crise diplomatique sans précédent entre Paris et Washington, déclenchée par la rupture d’un contrat d’achat de sous-marins français par l’Australie, a annoncé le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal.
Selon l’Agence France-Presse, Gabriel Atal a déclaré à l’issue d’un conseil des ministres qu’Emmanuel Macron et Joe Biden devraient “clarifier à la fois les conditions dans lesquelles cette annonce a été décidée et clarifier aussi les conditions d’un réengagement américain dans une relation d’alliés”. L’entretien téléphonique entre les deux chefs d’Etats est prévu en milieu d’après-midi selon l’Elysée, qui a précisé que cet appel a été organisé à la demande du président des Etats-Unis.
La semaine dernière, les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, ont annoncé la formation d’une alliance stratégique inédite dans la région Indo-Pacifique (AUKUS), prévoyant la fourniture à l’Australie de sous-marins américains à propulsion nucléaire.
L’annonce de la formation de cette alliance a déclenché une crise ouverte avec la France après que l’Australie a décidé d’annuler une énorme commande de sous-marins français à propulsion diesel, une décision qui découle directement de la formation de cette nouvelles alliance, perçue par la France comme un “coup de poignard dans le dos”.
Paris a réagit en rappelant ses ambassadeurs à Washington et Canberra après l’annonce de l’Australie le 15 septembre.
“Nous attendons de nos alliés qu’ils reconnaissent que les échanges et consultations qui auraient dû être conduites ne l’ont pas été et que cela pose une question de confiance dont il nous appartient désormais de tirer ensemble toutes les conséquences”, a déclaré la présidence française, ajoutant : “L’engagement sur cette base d’un processus solide défini dans le temps et de haut niveau qui permette de créer les conditions d’un rétablissement de la confiance dans les actes et par des mesures concrètes et pas seulement par les mots.”
D’autres responsables européens ont exprimé leur inquiétude face à cette décision, estimant que l’Union européenne mérite une plus ample coordination de la part du président américain qui poursuit la mise en œuvre de sa propre politique étrangère, représentée actuellement par le retrait de ses troupes militaires d’Afghanistan et la formation de nouvelles alliances pour contrecarrer la Chine.
