Un vendeur afghan a déclaré jeudi que les ventes des burqas, vêtements qui couvrent le corps intégralement dotés d’une fenêtre en tissu maillé pour voir à travers, avaient sensiblement augmenté depuis que les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan.
“Sous le gouvernement précédent, je portais un hijab ou d’autres vêtements décents”, a déclaré Nadia, une cliente croisée dans un magasin de burqas. “A présent je veux acheter une burqa parce qu’après l’arrivée des talibans, ils ont affirmé que les femmes devaient observer le voile”, a-t-elle ajouté.
Les talibans qui ont reconquis Kaboul et mis un terme à 20 ans de guerre contre les Etats-Unis, ont tenté de présenter une version plus modérée d’eux mêmes au monde depuis qu’ils ont balayé en un tour de main le gouvernement soutenu par Washington. Ils sont de nouveau à la tête du pouvoir depuis le mois dernier, et ont promis de protéger les droits de l’homme et de s’abstenir de toute représailles contre leurs anciens ennemis.
Les nouveaux dirigeants afghans ont déclaré mercredi qu’ils prévoyaient de dévoiler leur nouveau gouvernement dans les “jours à venir”, tandis que l’économie du pays se trouve au bord de l’effondrement deux semaines après la prise de Kaboul par le groupe extrémiste.
Ces derniers jours, plusieurs rapports ont indiqué que les talibans ont restreint les droits des femmes et des filles afghanes de façon drastique dès qu’ils ont commencé à prendre le contrôle des différentes régions du pays, selon le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.
“Je suis (…) profondément troublé par les premières indications selon lesquelles les talibans imposent de sévères restrictions aux droits humains dans les zones sous leur contrôle, ciblant en particulier les femmes et les journalistes”, a déclaré Guterres à la presse.
“Il est particulièrement terrible et déchirant de voir les droits durement gagnés des filles et des femmes afghanes leur être arrachés”, a-t-il ajouté.
Jeudi, les femmes de la province afghane de Herat ont organisé des manifestations, exigeant le maintien des droits fondamentaux des femmes et des filles, notamment le droit d’étudier et de travailler.
Pendant ce temps à Kaboul, des défenseures des droits des femmes afghanes et des militantes civiles ont manifesté devant le palais présidentiel pour appeler les talibans à préserver leurs acquis et plus particulièrement leur droit à l’éducation.
