Le nombre d’enfants enrôlés de gré ou de force dans les milices armées du Burkina Faso a quintuplé en 2021 selon les données rapportées par l’Associated Press.
Au moins 14 enfants accusés d’appartenir à des groupes terroristes sont actuellement détenus dans la capitale, Ouagadougou. D’après Idrissa Sakho, le procureur adjoint du tribunal de grande instance de la ville, certains de ces enfants y sont incarcérés depuis 2018.
Les attaques contre les écoles et le recrutement des enfants ont explosé cette année au Burkina Faso et suscitent des inquiétudes plus en plus vives. Le pays a été mentionné pour la première fois dans le rapport annuel de l’ONU sur les enfants impliqués dans les conflits armés.
Les groupes d’aide ont constaté que de nombreux enfants sont engagés auprès des combattants djihadistes à des postes de contrôle routiers au Sahel, une région aride qui traverse le Burkina Faso.
L’armée mal équipée du Burkina Faso tente de lutter contre la violence qui a fait des milliers de morts et déplacé 1,3 million de personnes depuis le début des attentats djihadistes, mais la pauvreté pousse toujours davantage d’individus, dont des enfants, à s’engager dans les conflits armés.
Sako, qui travaille avec le procureur général, a déclaré que certains enfants rejoignent ces groupes parce que les recruteurs leur promettent de l’argent et des cadeaux. Ils leur proposent l’équivalent de 18 dollars pour tuer quelqu’un.
La présidente de l’association Femmes pour la dignité du Sahel, Maimouna Ba, estime que les abus de l’armée ont grandement contribué a la situation des enfants, qui en grandissant, développent haine et colère contre l’État qui les a abandonnés.
L’armée a nié ces allégations ainsi que les accusations selon lesquelles elle avait tardé à répondre aux attaques dans le district de Solhan.
La détérioration de la situation sécuritaire a déclenché des manifestations dans tout le pays, appelant le gouvernement à prendre des mesures plus sévères. En réponse, le président Roch Marc Christian Kaboré a limogé les ministres de la sécurité et de la défense et s’est nommé lui même ministre de la défense.
En juin 2021, les Nations Unies et le gouvernement du Burkina Faso ont indiqué que le massacre qui s’est produit dans le nord-est du pays et qui a fait 130 victimes ce mois-ci, a principalement été commis par des enfants âgés de 12 à 14 ans. Des activistes ont attaqué le village de Solhan, ouvert le feu sur les habitants et incendié les maisons.
