Le roi Abdallah II tourne la page des spéculations autour de l’ingérence de l’Arabie saoudite dans les affaires jordaniennes

Le roi de Jordanie Abdallah II a salué mardi le soutien de l’Arabie saoudite à son royaume, en particulier dans l’affaire de la sédition dont a été soupçonné le royaume saoudien et qui a été qualifié de “complot” par la Jordanie.

Jusqu’à présent, le gouvernement jordanien n’a ni confirmé ni démenti l’implication de l’Arabie saoudite dans l’affaire qui a perturbé la Jordanie il y a quelques mois et dans laquelle deux prévenus, proches de l’Arabie saoudite, ont été condamnés. Les autorités jordaniennes avaient qualifié cette affaire de complot en vue de provoquer l’instabilité en faveur de l’ancien prince héritier Hamzah.

La Jordanie a fait référence à une “ingérence extérieure” sans accuser un pays en particulier.

Un communiqué publié par la Cour royale hachémite a annoncé que, lors de sa rencontre avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhan, le roi Abdallah II a déclaré qu’il “appréciait la position de l’Arabie saoudite qui soutient le royaume jordanien face à de nombreux défis, dont la question de la sédition que la Jordanie a étouffée dès ses débuts”.

La déclaration a souligné que “les prises de positions et les messages explicites de l’Arabie saoudite reflètent son soutien en toutes circonstances et la politique de ses dirigeants en faveur de la Jordanie”, précisant que la sécurité de la Jordanie va de paire avec celle de l’Arabie saoudite, et que les deux royaumes demeuraient unis face aux défis grâce à des relations bilatérales “stables et solides”.

Le soir même ou le “complot” a été révélé, le monarque saoudien a envoyé le prince Fayçal en Jordanie pour exprimer son soutien au royaume dans les mesures qu’il avait prises contre les individus impliqués dans l’affaire, une façon de mettre de la distance entre Ryad et les accusés.

Le mois dernier, Basem Awadallah, l’ancien chef de la Cour royale hachémite et ancien conseiller du roi Salmane, a été reconnu coupable de complot contre le roi Abdallah II. Il a été condamné à 15 ans de prison. Un jugement similaire a été prononcé contre Sharif Hassan ben Zaid, un parent du roi aux nombreuses relations d’affaires en Arabie saoudite.

Seize autres personnes ont été arrêtées puis relâchées dans le cadre de cette affaire. Seuls Awadallah et Sharif Hassan, tous deux de nationalité saoudienne, ont été jugés. Le prince Hamzah, qui a déclaré son allégeance au roi Abdallah II, a été exclu du procès et est actuellement assigné à résidence.

La semaine dernière, le monarque jordanien a confirmé l’existence d’une ingérence étrangère qui répand la sédition, en prenant soin de ne pas accuser un pays en particulier.

Interrogé par CNN sur la possibilité que l’Arabie saoudite ait joué un rôle dans l’affaire, le roi Abdallah II a déclaré que la Jordanie avait fait le choix de traiter le dossier “en interne”.

Il a ajouté : “Cela ne nous aidera pas de pointer les autres du doigt, il y a suffisamment de défis dans la région et nous devons aller de l’avant. Je pense que nous devrions réduire les difficultés au lieu d’en créer d’autres.”

La Jordanie entretient des relations étroites avec l’Arabie saoudite, mais les deux monarchies se sont quelque peu distanciées ces dernières années en raison d’une différence de position dans les dossiers régionaux.

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