Après l’Egypte, la Confrérie des Frères musulmans se désintègre en Tunisie

L’Egypte prouve régulièrement l’efficacité de ses mesures contre les Frères musulmans sur les plans politique, social et populaire, et fait de sorte à engager sur le même chemin les pays de la région, dont la Tunisie qui s’est récemment inspirée du Caire, leader historique dans le domaine.

La révolte tunisienne

La journée de dimanche 25 juillet a été témoin d’une fièvreuse agitation dans les rues tunisiennes avec l’escalade des protestations populaires contre le mouvement Ennahda, le bras politique de la Confrérie musulmane en Tunisie.

Dans les villes comme dans les banlieues, les citoyens ont fermement exigé le renversement des Frères musulmans, la dissolution du Parlement et le retrait définitif du groupe de la scène politique. Des manifestants ont été jusqu’à incendier le siège d’Ennahda pour dénoncer les dix années de vaches maigres qu’ils ont vécues durant son règne.

Devant le Parlement, les Tunisiens ont également protésté contre la détérioration des conditions sanitaires, politiques, économiques et sociales dans le pays, exigeant que Ghannouchi prenne ses responsabilité et réponde de ses actes.

Les manifestations de colère ont démarré sur la place du Bardo où se situe le Parlement tunisien avant de déferler en dehors de la capitale. Elles ont également été lancées dans les villes côtières de Sousse, Sfax et El Kef, avec la même hargne et les mêmes slogans accusant les Frères tunisiens et le mouvement Ennahda.

Les manifestants ont scandé : “Ghannouchi voyou et tueur d’âmes” et “Rues et affrontement jusqu’à la chute du régime”.

Les décisions de Kais Saied

Immédiatement après le départ des manifestations, le président tunisien Kais Saied a réuni quelques responsables de la sécurité et de l’armée et a annoncé le gel des pouvoirs du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés et la destitution du Premier ministre, Hisham al-Mashishi.

Le président tunisien a déclaré avoir répondu aux appels à la mise en œuvre de l’article 80 de la constitution, qui autorise le président à prendre des mesures exceptionnelles en cas de danger imminent.

Il a souligné que le pays traverse des instants dangereux et qu’il ne permettrait à personne de porter préjudice à l’État, à son argent, ou d’agir comme si la Tunisie était sa propriété privée.

Il a également annoncé son accession au pouvoir exécutif et son intention de désigner une autre personne pour prendre en charge l’administration du gouvernement à la place de Hisham al-Meshishi. Il a indiqué qu’il publiera des décrets spéciaux pour remplacer les lois qui émanent du Parlement.

Kais Saied a mis en garde contre toute réaction violente à ses décisions, déclarant : “Nous n’allons pas nous taire face à cela, et quiconque tirera une balle sera confronté aux balles de nos forces armées.”

Ghannouchi appelle à l’aide

Suivant le modèle des Frères musulmans égyptiens, le chef du Mouvement Ennahda, Rashid Ghannouchi, a appelé ses partisans lundi 26 juillet à envahir les rues pour mettre fin à ce qu’il a qualifié de “coup d’État”.

Ghannouchi, le président du Parlement suspendu par le président Kais Saied, a déclaré dans une vidéo mise en ligne par le Mouvement Ennahda sur sa page Facebook officielle : “Les gens devraient descendre dans la rue comme cela s’est produit le 14 janvier 2011 pour ramener les choses à la normale”, en référence à la destitution du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

Similitude avec le Caire

Les manifestations tunisiennes évoquent le soulèvement qui a eu lieu en Egypte en juillet 2013 contre les Frères musulmans, et qui s’est soldé par une révolution populaire qui a renversé le groupe islamiste du pouvoir. Des millions d’Égyptiens ont manifesté leur rejet du régime totalitaire et fasciste des Frères musulmans.

Le général Abdel Fattah El-Sisi est apparu à cette époque lors d’un discours prononcé à l’issue d’une rencontre avec des chefs de l’armée, des dirigeants politiques, le cheikh d’al-Azhar et le pape des coptes. Il avait révélé la réponse de l’armée aux appels des millions d’égyptiens qui ont de nouveau envahi le pays, à savoir écarter Morsi et le remplacer par le chef de la Cour suprême constitutionnelle, le conseiller Adly Mansour. Il avait également annoncé son intention de suspendre la constitution de 2012 jusqu’à son amendement et d’organiser des élections législatives et présidentielles dans le cadre d’une nouvelle “feuille de route”.

Les Frères musulmans avaient refusé de reconnaître la feuille de route et se sont engagés dans un sit-in sur la place Rabaa al-Adawiya et une autre place à proximité de l’Université du Caire, où des affrontements sanglants les ont opposés aux forces militaires et de police.

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