Soulagé par le départ de Netanyahu, Joe Biden s’empresse de féliciter Naftali Bennett

La presse ne s’est pas privée de relever le “soulagement” que semble afficher Biden depuis le départ de l’ex Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Lorsque le président américain est entré en fonction à la Maison Blanche, Netanyahu avait du patienter 28 jours avant d’obtenir son premier entretien téléphonique avec lui. Une “négligence” mal interprétée par le gouvernement israélien qui y a vu du mépris, constatant le fossé qui sépare l’attitude de Biden et celle de son prédécesseur vis à vis de l’Etat Hébreu. Donald Trump qui visait l’électorat de la droite religieuse américaine avait reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et présenté un plan de paix largement favorable à l’Etat d’Israël, reléguant ainsi la solution à deux Etats aux oubliettes.

En revanche, à peine 30 minutes après l’intronisation parlementaire de Naftali Bennett, Joe Biden s’est empressé de le féliciter à travers un communiqué puis à l’occasion d’une conversation téléphonique. Il a également été le premier dirigeant à promettre une collaboration avec le gouvernement Bennett.

Lors d’une conférence virtuelle tenue lundi, Natan Sachs du cercle de réflexion “Brookings Institution” a confirmé que “le gouvernement Biden espère un nouveau départ” avec Israël. “Ils n’aiment pas Bibi (Benjamin Netanyahu)” et “pensent qu’ils peuvent avoir ce nouveau départ avec Bennett” un politicien d’ultra-droite qui “aime se présenter comme un entrepreneur qui a des idées originales, un homme de solutions”, a t-il déclaré.

Brian Katulis du “Center for American Progress”, a déclaré à l’Agence France Presse que le changement au sein du gouvernement israélien pourrait “stabiliser la relation bilatérale de manière importante, notamment en raison du manque de confiance qui existait au niveau personnel avec Netanyahu”.

D’ailleurs, le nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, le centriste Yaïr Lapid, a accusé en début de semaine le gouvernement de Benjamin Netanyahu d’avoir “fait un pari terrible, téméraire et dangereux en se focalisant exclusivement sur le parti républicain pour ainsi abandonner l’approche bipartisane d’Israël”. Yair Lapid s’est de ce fait engagé à améliorer la relation de son pays avec le parti démocrate américain.

Les analystes ne présagent pas de changements majeurs dans les relations entre les Etats-Unis et Israël en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, le nouveau gouvernement israélien étant composé de partis de droite, de gauche, du centre et de représentants arabes israéliens, il semble bien complexe de mettre tout le monde d’accord pour donner une nouvelle impulsion au processus de paix.

Michele Dunne du “Carnegie Endowment for International Peace”, estime toutefois que Joe Biden peut espérer que le gouvernement Bennett-Lapid “fasse davantage attention à éviter toute mesure, à Jérusalem ou ailleurs, susceptible d’enflammer les relations avec les Palestiniens”.

En effet, la résolution du conflit ne semble pas être à l’ordre du jour à Washington si on en croit les récents évènements qui ont secoué Israël et Gaza. Selon Brian Katulis, les Etats-Unis “ne sont pas en quête du prix Nobel” et préfèrent se concentrer sur des mesures “pragmatiques” pour présenter une aide aux palestiniens.

“Le gouvernement Bennett-Lapid et l’administration Biden veulent la même chose: que ce sujet soit mis en sommeil pour quatre ans”, a indiqué Natan Sachs. “Mais cela ne va pas se passer ainsi, comme nous l’avons constaté le mois dernier”, a-t-il ajouté.

Natan Sachs estime que le nouveau gouvernement israélien veillera à éviter la confrontation politique avec Joe Biden malgré les divergences, notamment au sujet de l’accord sur le programme nucléaire iranien que Washington cherche à relancer, une initiative que Netanyahu avait condamné sans appel.

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