Le chef sortant des services de renseignement israéliens, Yosef Meir Cohen, a révélé que son pays était à l’origine des récentes attaques qui ont ciblé le programme nucléaire iranien et un scientifique militaire.
Le responsable israélien a fait ses déclarations dans une vidéo diffusée jeudi dans l’émission d’enquête de la chaîne israélienne Canal 12.
selon un rapport de l’Associated Press, il a clairement averti les autres scientifiques qui travaillent sur le programme nucléaire iranien qu’ils pourraient également devenir des cibles d’assassinat, alors que des diplomates tentent actuellement de négocier à Vienne les conditions d’un retour à l’accord nucléaire de 2015 conclu entre l’Iran et les puissances mondiales.
Parmi les attaques recensées contre l’Iran, les plus graves ont été les deux explosions qui ont eu lieu l’année dernière sur l’installation nucléaire de Natanz, où des centrifugeuses enrichissent l’uranium dans une salle souterraine conçue pour protéger les équipements des frappes aériennes.
En juillet 2020, une mystérieuse explosion a détruit plusieurs centrifugeuses à la technologie avancée sur le site de Natanz. L’Iran a imputé cette attaque à Israël. Une autre explosion a détruit l’une des salles souterraines d’enrichissement de l’uranium en avril de cette année.
Malgré ses déclarations, les premières du genre, Cohen n’a pas directement revendiqué les attaques, mais ses propos à peine voilés étaient très proches de l’aveu.
Dans un commentaire audio, la journaliste d’investigation Ilana Dayan a fourni une description détaillée de la façon dont Israël a infiltré des explosifs dans les salles souterraines de Natanz.
“Il s’avère que l’homme responsable de ces attentats à la bombe est celui qui a insisté pour fournir aux iraniens la fondation en marbre sur laquelle sont posées les centrifugeuses”, a déclaré la journaliste.
Elle a ajouté : “Ils (les iraniens) n’avaient aucune idée pendant qu’ils installaient cette fondation sur le site de Natanz qu’elle contenait une énorme quantité d’explosifs.”
Ils ont également discuté du meurtre en novembre dernier de Mohsen Fakhrizadeh, le scientifique iranien qui a lancé le programme nucléaire militaire de Téhéran vieux de plusieurs décennies.
Cohen n’a pas non plus revendiqué devant la caméra la responsabilité de son agence dans le meurtre du scientifique, mais Ilana Dayan a donné une description de la manière dont Mohsen Fakhrizadeh a été tué avec une mitrailleuse télécommandée depuis une camionnette.
En réponse à une question de la journaliste qui voulait savoir si les scientifiques iraniens sont bien conscients des risques qu’ils encourent s’ils n’arrêtent pas de contribuer au programme nucléaire de leur pays, Cohen a déclaré : “Ils voient leurs amis.”
Il a également évoqué une opération au cours de laquelle Israël a saisi des documents d’archives du programme nucléaire militaire iranien.
Ilana Dayan a déclaré : “20 agents, qui ne sont pas israéliens, ont mis la main sur des documents qui se trouvaient dans 32 coffres-forts, ils ont ensuite scanné et transféré une grande partie de ces documents.” De son côté, Cohen a confirmé que le Mossad avait effectivement réceptionné la plupart des documents avant même qu’ils n’aient quitté l’Iran.
Les médias israéliens appliquent depuis des dizaines d’années une politique qui oblige les journalistes à soumettre les articles impliquant des problèmes de sécurité à la censure militaire, et les commentaires de Cohen montrent clairement que l’armée israélienne cherche à lancer un nouvel avertissement à l’Iran pendant ses négociations à Vienne.
