Un an plus tard, aucune évolution du cas de Benjamin, ressortissant français détenu en Iran

Nous avions précédemment évoqué le cas de Benjamin Brière, un touriste français de 35 ans détenu en Iran depuis mai 2020 pour des accusations d’espionnage et de propagande, des crimes passibles de la peine de mort dans la République islamique. Il est incarcéré à la prison centrale Vakilabad de Machhad dans le nord est de l’Iran.

Benjamin avait traversé plusieurs pays à bord de son van avant d’atteindre l’Iran fin décembre 2019. Il tenait un journal de bord de ses voyages sur les réseaux sociaux et c’est sur la base de certaines de ses publications que les autorités iraniennes l’ont accusé d’espionnage.

Depuis, la procédure piétine. En désespoir de cause, la sœur de Benjamin a adressé le 24 mai une lettre ouverte au président français, Emmanuel Macron, pour obtenir “la libération” de son frère et dénoncer “l’opacité” des procédures.

“Monsieur le président, je vous écris aujourd’hui pour vous demander d’employer tous les moyens diplomatiques nécessaires pour obtenir sa libération”, disait la lettre dont France 24 a pris connaissance.

Contactée par France 24, Blandine Brière a expliqué : “On a eu très peu de contacts directs, quatre appels en un an et dont le dernier remonte à deux jours.” “Le moral de mon frère a des hauts et des bas, l’attente est très longue, c’est dur pour lui, même s’il est bien traité sur place. C’est aussi très dur pour nous : on n’a pas d’échéance, on ne sait pas pourquoi il est là-bas, en prison, depuis un an”.

“Ces accusations contre lui sont sans fondement”, a déclaré Blandine. “Bien sûr qu’il n’est pas un agent secret, c’était juste un touriste qui se promenait là-bas”.

Le ministère français des Affaires étrangères avait déjà confirmé en février qu’en tant que ressortissant français, Benjamin Brière “bénéficiait” de la “protection consulaire prévue par la Convention de Vienne du 24 avril 1963”. Une source diplomatique du Quai d’Orsay a affirmé à France 24 : “Depuis son arrestation, nous suivons avec attention la situation de notre compatriote”, précisant que grâce à la protection consulaire accordée à Benjamin , “des contacts réguliers sont maintenus avec lui par notre ambassade à Téhéran.”

Pourtant, la famille de Benjamin a très peu de nouvelles de lui et de l’évolution de la procédure dont il fait l’objet.

Dans sa lettre adressée à Emmanuel Macron, sa sœur a écrit : “Un an après son arrestation, nous ne disposons d’aucun acte de procédure et ne distinguons aucune avancée.” Elle a ajouté : “Les autorités iraniennes placent l’affaire dans un obscurantisme total. Nous sommes impuissants face à un scénario aussi irréel qu’incompréhensible.”

“Il est évident que ces poursuites judiciaires iraniennes ne sont pas les raisons de cette attente interminable”, a t’elle poursuivi. “L’enjeu est ailleurs, mon frère se retrouve être un instrument de négociations qui le dépassent. Un jeune français se retrouve au centre de conflits entre pays, ce qui lui échappe évidemment.”

Toujours auprès de France 24, l’avocat français de Benjamin, Me Philippe Valent, s’est exprimé en déclarant : “Tout cela est d’une absurdité, c’est hallucinant. Benjamin avait aménagé son van pour faire un tour du monde – son compte Instagram retrace d’ailleurs son parcours quasiment jour après jour en Iran –, donc sa couverture serait assez minable si c’était un agent français !”

Selon Me Valent, “Benjamin et sa famille ont aujourd’hui le sentiment d’une forme d’isolement, d’une opacité totale, les seules visites consulaires ne rassurent pas qui que ce soit dans le contexte iranien actuel”.

D’autres ressortissants français sont encore détenus en Iran, dont la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée à Téhéran en juin 2019 puis condamnée en mai 2020 à 5 ans de prison pour “collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale” et “propagande contre le système”. Elle est actuellement assignée à résidence.

Lire également :

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here