Les dirigeants du monde ont salué le cessez-le-feu instauré vendredi matin et ont promis d’aider à reconstruire Gaza, après la campagne israélienne de bombardement qui a fait plus de 230 morts du côté palestinien et les attaques palestiniennes à la roquette qui ont entrainé la mort de 12 israéliens.
Le secrétaire général des Nations Unies a exhorté les dirigeants israéliens et du Hamas à respecter le cessez-le-feu et a appelé les leaders mondiaux à élaborer un programme de reconstruction “qui soutienne le peuple palestinien et renforce ses institutions”.
Après l’annonce de la fin des affrontements, Antonio Guterres a déclaré que “les dirigeants israéliens et palestiniens ont une responsabilité qui va au-delà du retour au calme et doivent entamer un sérieux dialogue sur les causes profondes du conflit.”
Peu d’analystes sont optimistes quant à un éventuel progrès dans la résolution des problèmes fondamentaux dans un avenir proche. Il n’y a eu aucun signe qui présage la fin de l’emprise militaire exercée par Israël depuis des décennies sur les territoires palestiniens et de son blocus sur l’enclave de Gaza déjà dévastée, au sein de laquelle 2 millions de personnes vivent sous le régime radical du Hamas.
Cependant, Guterres a déclaré que l’ONU était prête à travailler avec Israël, les Palestiniens et d’autres intervenants pour entamer des “négociations significatives” sur une solution à deux États basée sur les lignes territoriales d’avant la guerre de 1967.
Dans un discours télévisé, Joe Biden, a promis de poursuivre ce qu’il a appelé “notre diplomatie silencieuse et implacable “vers une solution à long terme, ajoutant: “Je pense que nous avons une véritable opportunité de progresser.”
À court terme, l’effort international sera axé sur la garantie de la trêve et le début des actions humanitaires et de la reconstruction à Gaza.
Avant l’arrête des hostilités vendredi à 2 heures du matin, heure locale, le lancement des roquettes palestiniennes se sont poursuivies et Israël a mené au moins une frappe aérienne. Chaque partie a déclaré être prête à riposter à toute violation de la trêve par l’autre. Le Caire, qui a négocié la trêve, a annoncé l’envoi de deux délégations pour surveiller le cessez-le-feu.
Dès les premières heures de vendredi, des célébrations ont eu lieu dans les rues de Gaza pour marquer la trêve après des bombardements qui, selon les responsables médicaux palestiniens, ont tué 232 personnes, dont 65 enfants. Les autorités israéliennes annoncent de leur côté 12 morts israéliens, dont deux enfants.
Les voitures ont envahi les rues principales de Gaza, les conducteurs klaxonnant et brandissant des drapeaux aux fenêtres.
À Tel al-Hawa, dans la ville de Gaza, les gens ont affirmé qu’ils célébraient leur sécurité retrouvée et ce qu’ils considèrent être une “victoire”.
Des feux d’artifice ont également été lancés à Cheikh Jarrah, le quartier de Jérusalem-Est, où une bataille juridique de longue date a été menée pour éviter l’expulsion des familles palestiniennes. Cette affaire a été un facteur clé dans la mobilisation des manifestants dans la vieille ville pendant le mois de Ramadan.
La trêve est entrée en vigueur après que le cabinet israélien a accepté le cessez-le-feu “mutuel et inconditionnel” proposé par l’Égypte. Le Hamas et le Jihad islamique ont également confirmé l’accord.
Dans ses premières déclarations sur la crise meurtrière qui a duré 11 jours, Biden a adressé ses “sincères condoléances à toutes les familles – israéliennes et palestiniennes – qui ont perdu des êtres chers et mon espoir d’un rétablissement complet pour les blessés.”
Le président a été critiqué dans le monde entier, y compris au sein de son propre parti, pour avoir refusé d’accepter un appel conjoint avec le Conseil de sécurité de l’ONU pour un cessez-le-feu, et pour ses réticences à critiquer ouvertement Israël pour les lourdes pertes civiles dues a ses bombardement à Gaza, en réponse aux roquettes du Hamas.
Biden a félicité Netanyahu “pour sa décision de mettre fin aux hostilités en moins de 11 jours”. Il a également salué le système israélien de défense aérienne, que les États-Unis ont aidé à développer, et qui a empêché des centaines de roquettes d’atteindre les villes israéliennes. Biden a apporté son “plein soutien pour reconstituer le système du dôme de fer israélien pour assurer sa défense et sa sécurité à l’avenir”.
Le président a exprimé sa “sincère gratitude” au président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, pour son rôle de médiateur, et a déclaré que les États-Unis travailleraient aux côtés des agences des Nations Unies et de l’autorité palestinienne, mais pas avec le Hamas, pour reconstruire Gaza.
“Je crois que les Palestiniens et les Israéliens méritent au même titre de vivre en toute sécurité et de bénéficier de mesures égales de liberté, de prospérité et de démocratie. Mon administration poursuivra notre diplomatie silencieuse et implacable à cette fin”, a déclaré Biden dans une brève déclaration télévisée durant laquelle il n’a pas répondu aux questions.
Tôt vendredi, le président Al-Sissi a remercié Biden dans un tweet, et a déclaré qu’il partageait la volonté du président américain de miser sur la diplomatie pour gérer le conflit israélo-palestinien.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a déclaré: “Toutes les parties doivent œuvrer pour rendre le cessez-le-feu durable et mettre fin au cycle inacceptable de violence et de pertes civiles”, ajoutant que la Grande-Bretagne soutient “les efforts visant à instaurer la paix”.
S’il tient la route, l’accord mettra fin aux combats les plus violents depuis 2014, au cours desquels les frappes aériennes israéliennes ont infligé des destructions massives à Gaza tandis que les militants palestiniens ont tiré des milliers de roquettes sur Israël.
Les deux camps revendiquent la victoire. Un responsable du Hamas, Ali Barakeh, a déclaré à l’AP que la trêve était une défaite pour Netanyahu et “une victoire pour le peuple palestinien”. L’armée israélienne a également revendiqué de “grandes réalisations”.
Avec Reuters et AFP
