Les Frères musulmans déclenchent les hostilités en Libye pour entraver un processus politique qui les exclut

Les Frères musulmans libyens ont redoublé de manœuvres et de violences ces dernières semaines pour contrecarrer la tenue des élections et la nominations de nouveaux responsables politiques. Les milices de l’organisation se préparent à déclencher un nouveau chaos en Libye dans le but de désigner un des leurs comme ministre de la défense, une suggestion refusée par le gouvernement libyen qui a rejeté toute discussion visant à choisir un ministre de la défense affilié à la Confrérie.

Par le biais de ses membres présents en Libye depuis les débuts de la crise, le groupe tente de reporter coute que coute les élections législatives et présidentielles prévues en fin d’année. Après avoir échoué à faire pression pour que la constitution soit votée en premier, une crise autour de la nomination du ministre de la défense a été déclenchée pour perturber le processus politique et garder une chance de rester présent sur la scène.

Cependant, le gouvernement libyen a barré la route à l’organisation des Frères musulmans et a nié l’existence de discussions passées concernant le choix d’un de leurs membres comme ministre de la Défense, d’autant que le porte-parole du gouvernement a confirmé que ce poste resterait vacant jusqu’à nouvel ordre.

Les observateurs estiment que la demande des Frères musulmans de nommer un ministre de la Défense et la pression qu’ils exercent pour intégrer leurs membres dans le gouvernement sont de nouvelles tentatives de leur part de perturber le processus politique, saboter les résultats du dialogue national et contrecarrer le travail du Conseil du 5 + 5 en charge de l’expulsion des mercenaires étrangers et du démantèlement des milices armées.

Le Conseil a refusé que la Fraternité propose des candidats au ministère de la Défense car elle est en premier lieu affiliée à la Turquie, l’incubateur de l’organisation internationale, et a souligné que le choix du ministre de la Défense ne doit pas sortir du cadre de l’armée nationale libyenne.

Cette décision est intervenue après que les milices de la Confrérie sont allées jusqu’à assiéger vendredi dernier le Conseil de la Présidence à l’hôtel Corinthia à Tripoli, dans le but de le terroriser et de le forcer à annuler sa décision de nommer Hussein Ghaib à la tête du renseignement au lieu de Imad Trabelsi.

Des dizaines de voitures appartenant aux milice ont assiégé le bâtiment quelques heures après une réunion entre chefs de milices et de groupes armés. Au cours de cette réunion, ils ont menacé le Conseil présidentiel et le gouvernement d’unité nationale de représailles si les dirigeants de la milice, dont l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bashagha, ne reprenaient pas les positions qu’ils ont monopolisées ces dernières années.

Le mardi 11 mai 2021, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité a tenu une session informelle à huis clos présidée par l’Inde, et à laquelle ont participé un Groupe d’experts des Nations Unies ainsi que 35 pays dont la Libye, la Ligue des États arabes et l’Union africaine et européenne.

Durant cette session, les participants ont discuté des mécanismes de la mise en œuvre des sanctions du Conseil contre les contrevenants à ses décisions et ceux qui font obstacle à la paix en Libye. Ils ont également débattu des rapports d’experts sur l’engagement a mettre en exécution les décisions de l’ONU, en particulier en ce qui concerne l’embargo sur les armes, le gel des avoirs des individus et des entités qui entravent les décisions de la communauté internationale dans la crise libyenne, et les tentatives illégales d’exportation de pétrole.

Selon les observateurs, le rôle du Conseil de sécurité pour mettre fin à la crise libyenne découle de sa capacité à punir les pays et les entités qui cherchent encore à faire obstacle aux efforts de paix dans ce pays ravagé par la guerre civile depuis dix ans.

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