À Paris, les manifestants en soutien au peuple palestinien ont bravé l’interdiction de se rassembler

Malgré l’interdiction de la préfecture de police confirmée par la justice, entre 2500 et 3500 personnes se sont rassemblées cet après midi à Paris (samedi 15 mai), en soutien au au peuple palestinien, selon les chiffres du ministère de l’intérieur. Les rassemblements ont rapidement été dispersés par les forces de l’ordre, massivement mobilisées.

Le tribunal administratif a justifié cette interdiction de manifester en soutenant que le contexte “tant international qu’intérieur” ne permettait pas “d’estimer que les risques de troubles graves” ne “seraient pas aussi importants voire supérieurs à ceux avérés en 2014”, en référence à la manifestation pro-palestinienne qui avait dégénéré à Paris en 2014.

Cette décision a suscité de nombreuses réactions. Le tribunal a été saisi en référé-liberté par l’Association des Palestiniens en Île-de-France. Une autre association a déposé un recours devant le Conseil d’État, examiné à partir de 13 h, concernant une manifestation prévue dans un autre quartier parisien qui s’est également vue interdire par le tribunal administratif.

l’Association des Palestiniens en Île-de-France et une trentaine d’autres organisations comme Attac, le Nouveau Parti Anticapitaliste et l’Action Antifasciste Paris-Banlieue, ont déclaré : “Parce que nous refusons de taire notre solidarité avec les Palestiniens, et que l’on ne nous empêchera pas de manifester, nous serons présents (au métro) Barbès samedi à 15 h.”

En début d’après midi, les organisateurs ont réaffirmé lors d’une conférence leur “solidarité” aux palestiniens pendant que “le massacre continue” sur leurs territoires. Walid Attalah, un des organisateurs, a réaffirmé leur intention de manifester “pacifiquement”. “Ils veulent clairement laisser pourrir la situation et qu’il y ait des débordements”, a-t-il déclaré.

“Partout dans le monde des manifestations de soutien se sont tenues, la France est une exception, c’est aussi contre (ça) qu’on se mobilise”, a fustigé Julien Salingue (NPA), un autre organisateur.

Suite à un arrêté préfectoral, les commerces du secteur de Barbès ont fermé leurs portes à midi. Avant 15 heures, les forces de police ont massivement été déployées dans le quartier du 18e arrondissement. Selon la préfecture de police, 4200 policiers et gendarmes ont été mobilisés, avec pour consigne la “dispersion immédiate” des manifestants à l’aide de “lanceurs d’eau”.

Des journalistes de l’AFP ont constaté sur place l’utilisation des “jets d’eau” et ont témoigné d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans les petites rues débouchant sur le boulevard Barbès. Un gendarme mobile a été légèrement blessé et 44 personnes ont été interpelées.

Les manifestations ont également été interdites à d’autres endroits comme à Nice, Aubervilliers et Montreuil, tandis qu’elles ont été autorisées ailleurs. De nombreuses régions de France ont pu voir défiler 22 000 personnes au total. Selon le ministère de l’intérieur, il y a eu 4000 manifestants à Strasbourg, 1500 à Marseille et 1000 à Lyon et Nantes, et d’autres à Bordeaux, Rennes, Lille, Metz, et Saint-Etienne. Sur leurs pancartes, on pouvait lire “Sauvez Gaza”, “personne n’est libre quand d’autres sont opprimés”, ou encore “Palestinian lives matter”.

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