Le cessez-le-feu provisoire conclu entre les talibans et les forces afghanes n’aura pas tenu jusqu’au bout. Il était question de mettre les hostilités en pause pendant 3 jours à l’occasion de l’Aid el-Fitr, la fête religieuse musulmane qui suit le ramadan. Mais au deuxième jour, une bombe a explosé dans une mosquée en banlieue de Kaboul pendant la prière du vendredi, faisant au moins 12 morts et 15 blessés parmi les fidèles.
Depuis que l’armée américaine a commencé progressivement à quitter l’Afghanistan, le pays connait une recrudescence violente des affrontements. La semaine dernière, des frappes américaines ont été lancées depuis la base aérienne de Kandahar, une des bases les plus importantes d’Afghanistan, en renfort aux forces afghanes qui tentaient de repousser les attaques des talibans. L’attentat de la mosquée est survenu peu après le retrait des forces américaines de la base de Kandahar.
«Cette base ne nous a pas été officiellement rendue mais je peux confirmer qu’ils l’ont quittée mercredi», a assuré Khoja Yaya Alawi, un porte-parole de l’armée afghane à Kandahar. “Ils ont remis toutes les installations aux forces afghanes”, a indiqué à son tour le directeur de l’aéroport de Kandahar. Les deux hommes ont affirmé que la passation officielle de pouvoir aura lieu après la fête de l’Aïd qui prendra fin samedi.
Les affrontements se sont multipliés ces derniers mois et les talibans contrôlent à nouveau de nombreuses régions d’Afghanistan. Mardi, un district contrôlé par le gouvernement afghan aux environs de Kaboul est tombé entre les mains des talibans qui assiègent de plus en plus de centres urbains.
Le 8 mai, un attentat sanglant a fait plus de 50 morts et une centaine de blessées dans un quartier hazara chiite de Kaboul, ou plusieurs bombes placées devant une école pour filles ont explosé. Face aux accusations dirigées par le gouvernement contre les talibans, ces derniers ont démenti en être à l’origine.
Les experts sont pessimistes concernant le sort de l’Afghanistan après le retrait complet de l’armée américaine qui a annoncé mardi avoir réalisé entre 6 et 12% du travail que nécessite le départ complet de ses forces spéciales.
L’armée américaine n’a pas souhaité faire de commentaires dans l’immédiat au sujet de l’explosion des violences de ces derniers mois entre l’armée afghane et les insurgés notamment dans la province de Kandahar, ancien bastion des talibans qui a abrité durant un temps la 2eme base militaire la plus importante du pays pour l’armée américaine et les forces de l’Otan. Les Etats-Unis et l’Otan devront comme prévu, retirer leurs dernières troupes d’ici le 11 septembre, date du 20e anniversaires des attentats qui ont déclenché la guerre la plus longue que les américains ont connue.
