Une session urgente du Conseil de sécurité de l’ONU sur Gaza se termine par un “stand-by”

A la demande de la Tunisie, la Norvège et la Chine, le Conseil de sécurité a tenu à New-York sa deuxième session de consultations d’urgence à huis clos en 48 heures, pour tenter de prendre position face l’évolution de la crise. La première réunion de lundi n’avait abouti à aucune une déclaration, les États-Unis ont opté pour l’adoption du texte proposé par les trois pays, “au moins à ce stade”.

Le sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour les Affaires Israélo-Palestiniennes, Hadi Omar, doit se rendre à Tel Aviv dans le cadre d’une tournée visant à empêcher la situation de se dégrader davantage.

Au cours de la séance, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a averti que la situation “se dirigeait vers une guerre globale” et que “les dirigeants de toutes les parties devaient assumer la responsabilité d’arrêter cette escalade car “le prix de la guerre à Gaza est dévastateur”.

Les craintes de Tor Wennesland sont partagées par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui se déclare “gravement préoccupé” par “l’escalade dangereuse” sur le terrain, avertissant qu’elle “augmentait la tension et la violence à Jérusalem-Est occupée”. Il a exprimé sa “profonde tristesse quand il a appris le nombre croissant des victimes qui comptent parmi elles des enfants, (mortes ou blessées) sous les frappes aériennes israéliennes à Gaza, et la mort d’Israéliens sous les roquettes tirées de Gaza”. Il a exhorté Israël à “faire preuve de la plus grande retenue et à contrôler son utilisation de la force”, soulignant en même temps que “les tirs aveugles de roquettes et de mortiers sur la population israélienne était inacceptables”. Il a indiqué que les Nations Unies travaillaient avec toutes les parties concernées “pour calmer la situation de toute urgence”.

Il n’a pas été immédiatement clair si Washington était prêt à adopter à la prise de position du Conseil de sécurité. Toute déclaration du Conseil nécessite le consensus de ses 15 membres, contrairement à la résolution, qui nécessite au moins 9 voix, sans recours au droit de veto d’aucun des membres permanents du Conseil.

En outre, lors d’une conférence de presse sur la liberté religieuse, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré que les responsables de l’administration Biden “sont très préoccupés par les images qui sont apparues du jour au lendemain, des images horribles. La perte de toute vie civile est une tragédie”, indiquant qu’il a demandé au sous-ministre adjoint des Affaires étrangères, Hadi Amr, de se rendre immédiatement dans la région pour rencontrer les dirigeants israéliens et palestiniens. Il a expliqué que Amr “exhortera en son nom et au nom du président Biden à réduire la violence”, soulignant : “les États-Unis restent attachés à la solution à deux États, mais cette violence nous éloigne de cet objectif.” Il a précisé que Washington “soutenait pleinement le droit légitime d’Israël de se défendre”, condamnant à nouveau “dans les termes les plus forts possibles les attaques de missiles”. Il a déclaré: “Nous pensons que les Palestiniens et les Israéliens méritent, au même titre, de vivre dans la sûreté et la sécurité, et nous continuerons à traiter avec les Israéliens, les Palestiniens et d’autres partenaires régionaux, pour exhorter la déescalade et parvenir au calme.”

Blinken a eu de son côté une conversation téléphonique avec son homologue israélien Gabi Ashkenazi. Dans un communiqué, il a déclaré avoir exprimé sa “préoccupation concernant les attaques de missiles contre Israël et ses condoléances pour les vies perdues”, ajoutant avoir discuté avec Gabi Ashkenazi “de la violence à Jérusalem, en particulier à Sheikh Jarrah”, et avoir réitéré son appel à “calmer les tensions et arrêter cette violence qui a coûté la vie à des civils israéliens et palestiniens, y compris des enfants”.

Les diplomates ont révélé que Blinken n’avait pas fait pression sur les Israéliens pour qu’ils arrêtent d’urgence leur opération militaire à Gaza, mais ils ont souligné que “les États-Unis ne voulaient pas que cela se termine en guerre globale et veulent empêcher les victimes civiles à Gaza”. “Nous voulons nous assurer que ces mesures, qu’elles viennent du gouvernement israélien, de l’Autorité palestinienne ou du Conseil de sécurité, ne conduisent pas à une escalade ou à une provocation, mais plutôt à la désescalade”, a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Ned Price.

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