“Hayat Tahrir al-Sham”, une faction armée syrienne opérant dans le gouvernorat d’Idlib dans le nord de la Syrie, est coupable de violations massives dans la région en particulier envers les enfants. Au cours des trois derniers mois, près de 500 enfants de moins de 16 ans ont été recrutés par l’organisation.
Crime de guerre
En mai 2020, un rapport de “Syrians for Truth and Justice” a rappelé qu’en droit international, il est interdit de recruter des enfants de moins de 18 ans dans les forces armées ou de les utiliser dans des affrontements armés, conformément à l’article 4 du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, tandis que le recrutement d’enfants de moins de 15 ans à ces fins est considéré comme un crime de guerre.
“Syrians for Truth and Justice” a confirmé que le groupe “Hayat Tahrir al-Sham” avait recruté des centaines d’enfants de moins de dix-huit ans dans ses rangs, au cours de ses vaste campagnes de recrutement à qui il a donné le nom de “Fight Yourself”. Ces sessions ont principalement ciblé les résidents des camps de personnes déplacées près de la frontière turco-syrienne, et plus particulièrement les enfants.
HTS a également publié une vidéo intitulée “La génération des conquérants”, montrant des séquences d’entrainements dans les forces spéciales de libération d’Al-Sham, ou des enfants sont formés au port d’armes et à diverses tactiques militaires dont le tir à balle réelle et le maniement d’explosifs.
Après les fractures et les désaccords internes qui ont affecté son unité, Hayat Tahrir al-Sham s’emploie à adopter de nouveaux mécanismes pour compenser le manque de soldats dans ses rangs, et cela se manifeste par le recrutement des enfants.
L’ignorance et la misère au cœur du djihad
Ali Al-Hassan, un travailleur social dans une école à Idlib, a affirmé que l’organisation avait lancé des campagnes massives, bien étudiées et bien financées pour recruter des enfants. Pour cela, sa propagande exploite principalement le côté émotionnel des jeunes à travers des festivals organisés dans la plupart des villes et des villages fréquentés par des cheikhs et des prédicateurs au service de leur idéologie.
Dans des déclarations exclusives à l’agence de presse nationale syrienne SANA, Ali Al-Hassan a précisé que les méthodes ne se limitaient pas à cela, car il existe également des médias publicitaires tels que des panneaux d’affichage appelant à rejoindre les rangs de l’organisation, à lui dédier des pages sur les médias sociaux et à organiser des réunions individuelles dans le but d’endoctriner les enfants et de les rallier à sa cause.
Le travailleur social a expliqué que la raison pour laquelle de telles campagnes arrivent à atteindre leurs objectifs est due au manque de sensibilisation des enfants et des adolescents au sein de la communauté, à l’absence d’établissements d’enseignement , et à l’extrême pauvreté, car pour mieux convaincre, l’autorité verse des sommes allant de de 100 à 150 dollars américains par enfant.
