Le général Rustam Ghasemi admet l’intervention de l’Iran au Yémen

“Nous avons donné des consultations militaires (au Yémen), et toutes les armes que les Yéménites possèdent, ils les ont obtenues grâce à notre aide. Nous leur avons appris à maitriser la technologie de la fabrication des armes, mais l’industrie de l’armement se trouve au Yémen, ils fabriquent les armes eux-mêmes. Ces drones et missiles sont de fabrication yéménite.”

Avec ces déclarations, Rustam Ghasemi, le commandant adjoint de la Force Qods au sein des Gardiens de la révolution iraniens, a levé le voile sur le soutien militaire de son pays à la milice putschiste Houthi au Yémen, ce qui a attiré sur lui la colère des mollahs.

L’interview dans laquelle Ghasemi a tenu ces propos a été diffusée le 21 avril 2021 par la chaine russe “Russia Today”, incitant le ministère iranien des Affaires étrangères à publier un démenti dans un communiqué assurant que l’Iran ne soutient le Yémen que sur le plan politique.

Ghasemi a également déclaré : “Pendant de nombreuses années, la priorité du pays a été la production. Mais malheureusement, la production n’a pas progressé selon les indicateurs requis (…) je pense qu’il y a eu du progrès dans la destruction de la production au cours de ces dernières années.”

Après l’annonce de certains commandants des gardiens de la révolution de leur candidature aux élections présidentielles du 18 juin prochain, Rustam Ghasemi a annoncé sa candidature officielle le 21 avril 2021 lors d’une conférence de presse durant laquelle il a détaillé son programme électoral.

Qui est Rustam Ghasemi ?

Rustam Ghasemi est né en 1964 dans la province du Fars et est diplômé de la très sélective université de technologie de Sharif, spécialisée dans les sciences informatiques et technologiques. Il a rejoint les Gardiens de la révolution iranienne en 1979. Immédiatement, il a intégré les forces de “Khatam al-Anbiya” à Bouchehr, pour reprendre la société d’ingénierie et de construction des gardiens de la révolution.

Jusqu’en 2011, il a occupé de nombreux postes au sein de la Garde révolutionnaire. Il s’est ensuite dirigé vers la politique et s’est retrouvé à la tête de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le président iranien de l’époque, Ahmadinejad, l’a nommé ministre du Pétrole de 2011 à 2013. A ce moment là, Ghasemi avait remporté la majorité des voix au parlement iranien pour devenir le quatrième ministre du Pétrole au sein du gouvernement. Une fois encore, Ghasemi est revenu à la fonction militaire et a été nommé le 22 aout 2013, conseiller de l’ancien ministre iranien de la Défense, Hossein Dehghan, puis commandant adjoint de la Force iranienne Qods pour les affaires économiques.
Inscrit sur les listes noires

Ghasemi a été inscrit sur la liste des sanctions de l’Union européenne en sa qualité de chef du siège des gardiens de la révolution à “Khatam al-Anbiya”, ainsi que sur les listes noires américaine, européenne et australienne pour avoir prétendument vendu du pétrole et du gaz en contournant les sanctions américaines. Malgré cela, il a été cité en 2013 par le magazine “Foreign Policy” comme faisant partie des 500 personnalités les plus puissantes du monde.

Un partisan de l’intervention armée en politique

Etant l’un des chefs militaires les plus importants, Ghasemi ne s’est pas privé de formuler de vives critiques à l’égard du ministre iranien des Affaires étrangères, Muhammad Javad Zarif, après les récentes fuites audio dans lesquelles Zarif a critiqué l’intervention des gardiens de la révolution, et plus particulièrement de l’ancien commandant de la Force Qods Qassem Soleimani, dans les affaires diplomatiques du pays.

A ce sujet, l’ancien ministre du Pétrole a déclaré lors de la conférence de presse: “J’ignore quel était le motif et à partir de quel point de vue ce fichier audio a été publié, mais la personnalité du martyr Soleimani était telle qu’il a fait passer les intérêts du peuple et du pays avant sa propre vie… Par conséquent, cela n’a pas de sens de dire qu’il a emprunté un chemin qui ignore les intérêts du pays.”

Ghasemi a indiqué que l’armée n’avait pas besoin d’être indépendante du régime ou de participer aux élections présidentielles, contrairement aux élections législatives, soulignant que, conformément aux ordres de l’ancien guide suprême Khomeini et du guide actuel Khamenei, la présence de l’armée confirme l’absence aux élections de partis politiques capables de sauver le pays et protéger la révolution islamique iranienne.

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