Hier, au moins dix missiles ont visé la base d’Ain Al-Assad qui abrite les forces américaines à Anbar, dans l’ouest de l’Irak, causant la mort d’un entrepreneur civil américain, à deux jours de la visite historique du pape François en Irak.
Wayne Maruto, un porte-parole de la Coalition internationale de la lutte contre le terrorisme en Irak, a déclaré dans un tweet que “dix missiles ont visé une base militaire irakienne, la base d’Ain al-Assad, qui abrite les forces de la coalition … Les forces de sécurité irakiennes mènent l’enquête”, notant que les attaques similaires sont la plupart du temps attribuées par Washington à des milices pro-iraniennes.
Une source de la sécurité irakienne a confirmé que les missiles avaient été tirés depuis un village à proximité de Ain al-Assad, une zone désertique, tandis que des sources irakiennes et occidentales ont indiqué que la plupart des missiles qui ont ciblé la base sont tombés dans la section ou sont stationnés l’armée et les drones américains appartenant à la Coalition internationale.
La cellule d’information affiliée aux forces de sécurité irakiennes a également indiqué que les missiles utilisés dans l’attaque étaient des modèles “Grad”. D’autres sources de sécurité occidentales ont confirmé à “l’Agence France-Presse” que les missiles qui ont visé la base étaient des “Arch” de fabrication iranienne, et qu’ils étaient d’une plus grande précision que les missiles qui ciblent habituellement les sites occidentaux en Irak.
Les missiles “Arch” sont la version iranienne du modèle “Grad”. Un rapport publié l’été dernier par l’agence iranienne “Tasnim” avait parlé du développement de ces missiles par les gardiens de la révolution, dans le but de les rendre plus précis et capables d’atteindre une visée de sept mètres.
Aucune partie n’a revendiqué la responsabilité de l’attaque, tandis que Bagdad n’a tenu aucune partie pour responsable. Le Premier ministre Mustafa Al-Kazemi a déclaré lors d’une réunion du Conseil ministériel de la sécurité nationale, que ces types d’attaques “sont menés par des groupes qui n’ont aucune véritable affiliation avec l’Irak, ciblant des bases militaires irakiennes par des attentats qui ne peuvent être justifiés par aucun titre ni aucun nom.”
Il a souligné que ces attaques “nuisent aux progrès réalisés par l’Irak, que cela soit en termes de résolution de la crise économique, ou du rôle croissant de l’Irak dans la réalisation de la sécurité et de la stabilité régionales et internationales”. Il a décrit la prochaine visite du Pape comme “une visite historique qui le mettra sur la voie de la stabilité, du développement et de la prospérité, et renforcera le symbolisme international et intellectuel de l’Irak et sa référence religieuse”. Il a précisé que “toute partie se croyant au-dessus de l’Etat ou se pensant capable d’imposer ses intérêts à l’Irak et à l’avenir de ses enfants, est dans le délire”.
Il a rappelé que “les forces de la coalition étaient arrivées à la demande du gouvernement irakien de l’époque, et que ce gouvernement a pris sur lui d’entamer un dialogue stratégique avec les États-Unis, qui a jusque là abouti au retrait de 60% des forces de la coalition par la voie du dialogue et non par la voie des armes.”
Il a ajouté: “Nous poursuivons le dialogue en fonction des priorités et des besoins irakiens, notamment pour convenir des calendriers de départ des forces armées, et des mécanismes qui fournissent à nos forces de sécurité une formation, un soutien et des conseils.”
L’ambassadeur britannique à Bagdad a déclaré dans un tweet: “Je condamne fermement les attaques de missiles de ce matin sur la base d’Ain al-Assad qui abrite les forces de la Coalition internationale … Les forces de la coalition sont en Irak pour combattre (Daech) à l’invitation du gouvernement irakien, et ces attentats terroristes sapent la lutte contre (Daech) et déstabilisent l’Irak.”
Le Comité de la sécurité et de la défense du Parlement irakien a affirmé que l’attaque de la base d’Ain Al-Assad “entraînera l’Irak dans une spirale et une dangereuse escalade”. Un membre du comité, Abd al-Khaliq al-Azzawi, a déclaré: “Quiconque commet ces actes est un tiers qui essaie de pousser le pays vers la pente glissante.” Il a ajouté que “le bombardement des bases dans lesquelles les forces de la coalition sont déployées a été très limité en Irak ces dernières années, et que la récente escalade de violence déclenchée par plusieurs forces qui tentent d’alimenter le conflit, ne servira pas le pays”.
Il a souligné que “l’attaque est survenue après l’annonce de l’augmentation du nombre de soldats (de l’OTAN) et le tapage médiatique qui l’a accompagnée. Puis il est devenu clair que ces soldats n’étaient que des formateurs des forces de sécurité irakiennes, et qu’ils n’ont aucune capacité militaire ni même logistique.”
