Le Capitole sur ses gardes après une nouvelle menace terroriste

Deux mois après le violent assaut du Capitole mené par des extrémistes pro-Trump, la crainte que le scénario se répète plane toujours sur Washington, surtout depuis une annonce selon laquelle une “milice” chercherait à attaquer le siège du Congrès américain. Les autorités ont redouté que des troubles surviennent pendant la journée d’hier, le 4 mars étant une date symbolique pour les membres de la mouvance QAnon car jusqu’en 1933, c’était la date à laquelle les présidents américains prenaient leurs fonctions à la Maison Blanche.

La mouvance conspirationniste QAnon a été lancée en 2017 aux Etats-Unis par les partisans de Donald Trump qui le croient en croisade contre “une élite composée de pédophiles satanistes”. Leur théorie, largement propagée sur internet, a attiré beaucoup d’adeptes. Selon cette théorie : “Les Etats-Unis sont contrôlés par des puissances occultes que seul Donald Trump pourra contrer s’il est réélu….” Le mouvement QAnon est depuis exclu des grandes plateformes numériques, rendant plus complexe la surveillance de ses membres.

Mercredi, la police du Capitole a évoqué des informations qui montraient “un possible projet d’une milice identifiée visant à forcer l’entrée du Capitole le 4 mars”. Jeudi, Muriel Bowser, la maire de Washington, a déclaré que la ville se tenait sous un “niveau élevé de vigilance et de préparation”.

Cette journée du 4 mars a quelque peu chamboulé l’emploi du temps des membres de la Chambre des représentants qui avaient initialement prévu un vote jeudi, finalement avancé à mercredi soir. Lors de sa conférence de presse hebdomadaire tenue au Capitole, la présidente de la Chambre Nancy Pelosi a minimisé les craintes sécuritaires derrière cette décision. Le Sénat de son côté a maintenu sa séance, mais Nancy Pelosi a affirmé que la décision de la Chambre était “logique” après les mises en garde de la police. Elle a souligné que le nombre des parlementaires de la Chambre était bien supérieur à celui du Sénat (435 contre 100) et qu’il était aisé pour eux d’avancer les quelques heures de séance prévues jeudi matin.

“Personne ne devrait l’interpréter comme si nous avions changé tout notre calendrier parce que quelques fauteurs de troubles risquaient d’arriver”, a-t-elle déclaré. “Nous sommes bien mieux préparés que la dernière fois.”

Des informations obtenues par les renseignements américains ont indiqué fin février qu’un groupe d’extrémiste “non identifié a évoqué le projet de prendre le contrôle du Capitole américain”, selon une note écrite par le FBI et le ministère de la Sécurité intérieure. De ce fait, les responsables de la sécurité du Congrès ont demandé au parlementaires de redoubler d’attention et de privilégier les parkings et les couloirs souterrains pour accéder au bâtiment.

Les dispositifs de sécurité autour du Capitole ont été renforcés, des militaires de la Garde nationale ont patrouillé à travers les couloirs de l’établissement désormais protégé par des barrières et des barbelés. Même le prix des chambres au luxueux hôtel Trump International situé à proximité du Capitole, est passé de 476 dollars à 1.331 dollars la nuit pour les nuits de mercredi et jeudi.

Mais aucun manifestant ne s’est montré. Les rues sont restées désertes. Probablement échaudés par l’échec de l’opération du 6 janvier, les militants pro-Trump ont préféré s’abstenir. Depuis la Floride, Donald Trump n’a pas fait de commentaire non plus.

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