L’ONU s’inquiète de la multiplication des meurtres dans le camp syrien d’al-Hol

Le camp d’al-Hol est le plus vaste camp syrien de réfugiés, situé dans le nord de la Syrie à proximité de la frontière syro-irakienne et à la périphérie sud de la ville d’al-Hol. Il est contrôlé par les forces kurdes et abrite des dizaines de milliers de réfugiés djihadistes de l’Etat islamique déplacés d’Irak et de Syrie.

Selon l’ONU, le camp surpeuplé d’al-Hol abriterait 62 000 personnes dont 93% de femmes et d’enfants en majorité syriens et irakiens, mais aussi quelques milliers de femmes et d’enfants originaires d’Asie ou d’Europe. Si la majorité de ces réfugiés sont des proches de djihadistes de l’EI, il y a également parmi les syriens et les irakiens des déplacés ayant fui les combats qui ont opposés les forces kurdes et l’EI. Ils se sont retrouvés dans le camp n’ayant nulle part où aller.

Ces derniers mois ont été témoins d’une recrudescence de violence dans le camp d’al-Hol, notamment à travers des tentatives d’évasion et des agressions contre les gardes ou les employés des équipes humanitaires. L’ONU a d’ailleurs signalé à plusieurs reprises la détérioration des conditions de vie dans le camp, dénonçant “un environnement sécuritaire de plus en plus intenable”. Dans un rapport publié début février, l’ONU a qualifié la présence de djihadistes emprisonnés et de leurs familles dans des camps, notamment celui d’al-Hol, de “menace latente”.

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a décidé de “suspendre temporairement ses activités externes dans le camp”, dont “certaines relatives à l’approvisionnement et à l’assainissement de l’eau”, estimant que “la fréquence des assassinats est choquante”. L’Organisation a publié un communiqué mercredi dans lequel elle rappelle le meurtre de l’un de ses employés le 24 février, “tué dans la tente où il vivait” avec sa famille. Un incendie qui s’est propagé à plusieurs tentes samedi dernier a également fait 3 blessés parmi les employés de MSF, et 7 morts ainsi qu’une trentaine de blessés parmi les réfugiés.

“Ce n’est pas un environnement sûr et certainement pas un endroit approprié pour les enfants. Il faut mettre fin à cette situation cauchemardesque” a indiqué MSF dans son communiqué. “Les autorités ont la responsabilité d’assurer la sécurité des personnes, à tout moment”, a t-elle ajouté.

Mercredi 3 mars, Jaber Cheikh Moustafa, un responsable kurde travaillant au sein du camp a indiqué qu’au moins 31 personnes y avaient été assassinées depuis le début de l’année, dont des travailleurs en mission humanitaire. Il a indiqué : “Depuis début 2021, 31 personnes ont été tuées, dont 6 à l’aide d’un objet tranchant, et les autres abattues par des tirs de pistolets.” Le responsable kurde pense que ces meurtres qui se produisent le plus souvent dans la section des réfugiés irakiens et syriens, sont été commis par des cellules de l’Etat islamique. Il a précisé que la majorité de ces meurtres ont visé des personnes irakiennes.

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