Erdogan attise la guerre civile en Somalie

L’ingérence de la Turquie dans les affaires intérieures de la Somalie et son soutien au président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, connu sous le nom de “Farmaajo”, pourraient bien conduire le pays à une nouvelle guerre civile. Pas seulement. Des témoins ont affirmé que la division des opérations spéciales formée par la base militaire turque de Mogadiscio exerçait des répressions à l’encontre des manifestants appelant à la tenue des élections présidentielles, les premières depuis la guerre civile qui a éclaté en 1991.

Les cheikhs des tribus étaient censés élire des représentants en décembre, puis les députés devaient à leur tour élire un président le 8 février, mais le choix des députés a été reporté après que le président Mohamed Abdullahi qui veut garder le pouvoir, a été accusé par l’opposition de placer ses alliés aux sièges des élections régionales et nationales.

La base militaire turque de Mogadiscio (Turksom) forme deux types de forces somaliennes hautement entraînées, à savoir Harmad et Gurgor. Le premier assume les fonctions de la police militaire, et le second représente une partie des forces armées somaliennes. Le point commun : toutes ces forces reçoivent des ordres et des instructions de la direction militaire turque, et prennent également la direction d’opérations militaires et sécuritaires pour le compte de certains hommes politiques somaliens. Les soldats et officiers somaliens entrainés à Turksom doivent apprendre à parfaitement lire et écrire la langue turque. Chaque matin, il entonnent l’hymne national somalien ainsi que l’hymne des forces militaires turques d’Izmir.

Les forces de police Harmad dont le nombre se situe entre 900 et 1 000, sont formées à la base turque de Mogadiscio, puis transférées en Turquie pour une formation complémentaire. Elles reçoivent les armes et les munitions de la Turquie, et les ordres directement du président Farmaajo, fidèle au régime turc. Tayyip Erdogan leur a promis en décembre dernier de leur fournir des mitrailleuses et des munitions, ce qui a déclenché la colère à Mogadiscio et conduit le Conseil de l’Union des candidats a adresser une lettre de protestation à l’ambassade de Turquie en Somalie, demandant à Ankara de reporter son plan d’armement à la fin de la saison électorale de 2021, pour éviter d’utiliser ces armes à mauvais escient. En effet, ces forces font partie du conflit politique autour des élections, elles ont précédemment fermé à certains candidats à la présidentielle, toutes les routes qui mènent au quartier général et en provenance de celui-ci, ce que la Turquie entend exploiter pour mettre en œuvre ses plans pour que le pays assure la victoire de ses partisans.

Quant aux forces militaires spéciales de Gorgur, elles reçoivent une formation de haut niveau à la base turque de Mogadiscio, et leur nombre varie entre 4500 et 5000 soldats, stationnés à Mogadiscio, Tusmureib et Balad Hawa. Elles obtiennent également des armes et des munitions de Ankara, et reçoivent les ordres directement du président Farmaajo et des officiers turcs de la base.

Le gouvernement fédéral avait auparavant transféré des unités de ce bataillon dans la province de Gedo pour mener une guerre contre les forces de l’État de Jubaland, et contrôler de grandes parties de la province ou sont positionnées ces forces. Il y a un mois, il a transféré un certain nombre des forces de Gorgur à bord de 3 avions vers la ville de Tusmarib, la capitale de la province de Galmuz, pour des raisons liées aux prochaines élections que la Turquie a l’intention d’influencer.

Une lecture rapide de ces informations suffit a dévoiler le rôle important que joue la Turquie dans l’alimentation de la guerre civile et de l’instabilité, et dans la propagation du terrorisme, dans le but d’exploiter toujours plus de richesses et d’étendre une influence toujours plus grande.

Selon l’ambassadeur turc en Somalie, Muhammad Yilmaz, les procédures d’entrainements consistent à soumettre les soldats somaliens à une formation de base d’environ 3 mois à Mogadiscio, puis à les transporter par avion au centre de commando de l’état de Sparte, dans l’ouest de la Turquie, pour y recevoir une formation complémentaire de 3 mois.

Les militaires qui achèvent leur formation à Sparte, rejoignent les rangs de l’armée somalienne pour accomplir les tâches qui leur sont confiées et pour participer à des “opérations sensibles”.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here