Les Frères musulmans exploitent le cas de “Salman al-Awda” pour monter la communauté internationale contre le Royaume saoudien

Salman al-Awda est un théologien et idéologue saoudien, un réformiste qui encourt la peine de mort en Arabie saoudite pour son militantisme pacifique. Les branches de la Confrérie des Frères musulmans ont longtemps cherché à exploiter son cas dans l’espoir de monter la communauté internationale contre le Royaume d’Arabie saoudite et de rallier Salman al-Awda à leur cause afin qu’il puisse les défendre.

Parmi les actions médiatiques entreprises par la Confrérie pour défendre Salman Al-Awda, une conférence virtuelle intitulée “Les réformateurs contemporains … Salman Al-Awda comme modèle” a été organisée par le Centre “Ark Al-Falk” en février 2021, avec la participation de 34 personnalités de la Confrérie issues de différents pays, dont l’ancien président tunisien Moncef Marzouki, très proche des Frères musulmans.

Les organisateurs de la conférence ont appelé à la libération immédiate de Salman Al-Awda en mettant l’accent sur la détérioration de son état de santé.

En Turquie et au Qatar, les plateformes médiatiques des Frères musulmans, notamment Al-Sharq, Al-Jazeera, Arabi 21 et d’autres, ont lancé une attaque fulgurante contre l’Arabie saoudite et les régimes arabes.

Le journaliste Moataz Matar a déclaré au cours de son émission sur “al-Sharq”: “Des accusations méprisables contre le prédicateur de l’islam modéré Salman Al-Awda, dont la seule erreur a été de refuser de verser le sang. Voila les agissements d’un Etat supposé être une terre d’islam.”

La chaîne “Al-Jazeera” pour sa part a publié un rapport du chercheur Adam Coogle de l’organisation “Human Rights Watch”, dans lequel il a déclaré: “Si vous regardez de près les accusations contre Salman al-Awda, vous constaterez qu’il est clair qu’elles sont politiquement motivées.”

L’Union des savants musulmans, dirigée par le chef spirituel des Frères musulmans Yusuf al-Qaradawi, a également fait une déclaration dans laquelle elle a affirmé : “Nous rejetons catégoriquement les accusations de terrorisme portées par certains pays contre al-Awda”, appelant ceux qu’elle qualifie de “dirigeants sincères et réfléchis” à intervenir pour le libérer, ainsi que Moussa al-Sharif, Safar al-Hawali, et Nasser al-Omar.

Salman al-Awda et la Confrérie des Frères musulmans

Salman al Awda était très proche des jeunes dont il savait atteindre l’esprit en partageant et en interagissant avec eux. Il n’est donc pas surprenant que son compte twitter ait atteint 14 millions d’abonnés. Il avait publié environ 50 000 tweets entre 2009 et 2017. Disciple du professeur Muhammad Surur Zain al-Abidin, fondateur du mouvement Sururiyya, décédé en 2016 au Qatar, Il avait trouvé un écho dans tout le monde arabe grâce aux réseaux sociaux à travers lesquels il faisait des sermons qui ont séduit des millions d’internautes.

L’acte d’accusation émis par le tribunal saoudien qui a prononcé la peine de mort contre Salman al-Awda contient 37 chefs d’accusation, selon la presse saoudienne, parmi lesquels son implication dans des relations suspectes, des contacts avec l’ancien émir du Qatar et l’ancien régime libyen, son adhésion à la Confrérie des Frères musulmans classée “organisation terroriste”, son ingérence dans les affaires internes de l’Égypte, et des actions pour inciter les saoudiens à la révolte. On lui reproche également son ralliement à des rassemblements et des syndicats religieux érudits qui contredisent l’enseignement d’éminents universitaires respectés dans le but de déstabiliser le pays, et sa collaboration avec Yusuf Al-Qaradawi, secrétaire de l’Union internationale des érudits musulmans classée également “entité terroriste”.

Al-Awda aurait supervisé le projet controversé “Forum de la Renaissance” (Multaqa al-Nahdha) créé par le Qatar, et aurait aidé à le financer et à le promouvoir dans le monde arabe. Selon l’acte d’accusation, il aurait utilisé cette organisation pour inciter les populations arabes à la révolte contre les régimes en place, en collaboration avec les Frères musulmans et ses branches dans les pays du Moyen-Orient.

D’après les médias saoudiens, le “Forum de la Renaissance” a été créé il y a environ 8 ans grâce à des fonds qatariens. Le marketing dont il a bénéficié l’a vendu comme un forum pour la jeunesse intellectuelle du Golfe, organisé chaque année sous la supervision de Salman al-Awda, et la gestion de Mustafa al-Hassan, un professeur d’interprétation à l’Université publique King Fahd du pétrole et des minéraux, tous deux affiliés à la Confrérie.

Al-Awda est devenu un élément symbolique majeur pour les dirigeants et les membres de la Confrérie dans tout le monde arabe, voire à l’échelle internationale, depuis qu’il a adhéré à la tendance du mouvement pour réaliser ses objectifs à travers des sessions culturelles, des activités éducatives et des rencontres sociales. Des millions de jeunes ont été séduits.

Nayef al-Asaker, un chercheur dans le domaine des groupes extrémistes, estime que Salman Al-Awda est passé du parcours d’al-Surur au parcours de la Confrérie. Al-Asaker a dénoncé lors d’une interview sur “Al-Arabiya News” la “fabrication” de Salman Al-Awda qui a été présenté à tort comme un homme ouvert d’esprit. Il précise que si la Confrérie a infiltré les pays européens et le monde d’une manière si terrible, c’est surtout à cause des pays occidentaux qui s’en servent comme instigateurs du chaos au Moyen-Orient

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