Erdogan se sert de ses ambassades pour espionner ses opposants à l’étranger

Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’hésite pas à se servir de tous les outils dont il dispose pour éliminer ses opposants dans son pays et à l’étranger. Outre le Parti de la justice et du développement au pouvoir et ses pratiques et ses pratiques douteuses contre les forces de l’opposition dans son pays, il existe également des ambassades et consulats turcs dont dispose Erdogan pour surveiller ses adversaires à l’étranger et les espionner pour collecter des informations à leur sujet, allant jusqu’au kidnapping pour les ramener en Turquie.

Les opérations d’espionnage du régime turc ont été prouvées par des éléments obtenus par des sites Web étrangers, dont les plus récents datent du 31 janvier 2021, des documents judiciaires que le “Nordic Monitor” suédois a révélé détenir, démontrant la collaboration de clients au bureau commercial turc de la capitale taïwanaise, Taipei, pour espionner les opposants d’Erdogan résidents dans le pays.

Le site Internet suédois a souligné que les documents qu’il possède ont été préparés par des fonctionnaires du bureau commercial et envoyés à Ankara. Ces documents contiennent des informations sur neuf Turcs ayant résidé à Taïwan pendant une longue période, et indiquent que le procureur turc, Berol Tovan, pourrait ultérieurement déposer plainte eux, notamment pour avoir rejoint le groupe de l’intellectuel opposant turc Fathallah Gülen, qui est l’inspirateur du mouvement ‘Gülen”, aussi appelé le mouvement “Hizmet”.

“Ce n’est pas la première fois”, précise Nordic Monitor. Le régime Erdogan est habitué à mettre en oeuvre regulièrement des systèmes d’espionnage par l’intermédiaire d’agents déguisés en représentants officiels, afin de traquer et de réprimer la dissidence, et musler les esprits critiques, en particulier les membres du mouvement Gülen qu’il classe comme organisation terroriste, ainsi que le bloc politique de l’opposition kurde.

Il convient de relever que l’opposant turc Kemal Kılıçdaroğlu, président général du Parti républicain du peuple, avait déjà dénoncé auparavent l’usage de diplomates turcs dans les ambassades et les consulats pour mener de telles missions d’espionnage à l’étranger.

En décembre 2020, un autre document diplomatique a été publié, faisant état de l’implication de diplomates turcs en Australie dans l’espionnage de leurs citoyens opposés au régime d’Erdogan. Avec le même objectif de recueillir des renseignements sur les dissidents et intenter une action pénale contre eux.

Hisham al-Najjar, un chercheur spécialisé dans les affaires turques, déclare: “Le régime Erdogan vise à travers ces pratiques à maintenir le règne de la peur qui prévaut en Turquie, et à le transmettre aux opposants résidents à l’étranger pour étouffer la moindre tentative de contestation.”

Al-Najjar a souligné dans une déclaration au journal “al-Marjie” qu’il existait une activité politique, journalistique et médiatique menée par l’opposition turque à l’étranger, qui tentait de compenser le gel de l’activité politique dans le pays. Erdogan en est conscient et tente par tous les moyens de tuer la dissidence dans l’œuf.

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