Boeing ukrainien abattu en Iran, une enquête au point mort

Le 8 janvier 2020, un boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines à destination du Canada est accidentellement abattu en plein vol par un missile de la défense anti-aérienne iranienne a Téhéran, faisant 176 victimes. Après avoir réfuté leur responsabilité, les forces armées iraniennes avaient fini par reconnaitre avoir abattu l’avion par “erreur” et le président Rohani s’en était excusé.

Les pays dont les ressortissants sont victimes du crash font pression sur Téhéran pour éclaircir les circonstances de la tragédie et “rendre justice aux victimes”. Un communiqué commun du “groupe de coordination” composé du Canada, du Royaume-Uni, de la Suède, de l’Afghanistan et de l’Ukraine, exige des explications aux autorités iraniennes : “Nous demandons instamment à l’Iran de fournir une explication complète et approfondie des événements et des décisions qui ont conduit à cet effroyable écrasement d’avion.” Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a réitéré sa demande d’ouverture d’une enquête «approfondie, transparente et crédible». Il déclare : “Nous veillerons à ce que l’Iran rende des comptes, notamment à ce que le pays procure une réparation complète aux victimes du vol PS752 et aux familles endeuillées. Nous nous assurerons également que les responsables soient traduits en justice.” Parmi les victimes, 63 canadiens, 82 iraniens, 10 suédois, 4 afghans, 3 britanniques, et 11 ukrainiens dont 9 membres de l’équipage.

En décembre 2020, le gouvernement iranien fait part de son intention de verser “150.000 dollars ou l’équivalent en euros” à chacune des familles des 176 victimes, mais le ministre canadien des affaires étrangères François-Philippe Champagne a rejeté cette offre, il affirme le 7 janvier que “la question de l’indemnisation ne sera pas réglée par des déclarations unilatérales de l’Iran mais devra plutôt faire l’objet de négociations entre Etats”. Il ajoute que “les discussions de fond avec l’Iran n’ont pas encore commencé”.

Plusieurs hypothèses concernant les circonstances du crash ont été considérées, mais le Premier ministre canadien Justin Trudeau et son homologue britannique Boris Johnson affirment que l’Iran a abattu l’appareil par un tir de missile. L’accident se serait produit suite à des frappes contre une base américaine en Irak, en représailles à l’assassinat par un drone américain du chef de la branche des gardiens de la révolution iranienne Ghassem Soleimani.

“Mon rapport comprend 21 grandes questions, indique Ralph Goodale, le conseiller spécial du gouvernement canadien sur le crash. S’ils souhaitent renforcer leur crédibilité au sein de la communauté internationale, apporter un peu de réconfort aux familles et convaincre le monde qu’ils peuvent gérer un espace aérien sûr, alors ils doivent répondre à ces questions.”

Lorsque les proches des victimes réclamant justice reçoivent des menaces de mort comme en témoigne Hamed Esmaeilion qui a perdu sa femme et sa fille dans l’accident, il est à craindre que l’enquête soit mal engagée.

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