Prison à vie pour l’auteur de l’attaque «terroriste» de Reading au Royaume-Uni

Khairi Saadallah, un demandeur d’asile libyen de 26 ans, avait tué trois personnes et blessé trois autres en juin 2020 dans un parc de Reading à environ 60 km de Londres, lors d’une attaque qualifiée de “terroriste” par la police britannique. L’assaillant avait crié “Allah Akbar” avant de poignarder ses victimes qui n’ont pas eu le temps de réagir. L’attaque n’avait pas été revendiquée.

Kath Barnes, cheffe des services antiterroristes du sud-est, soutient que Saadallah était “un jihadiste convaincu et avait l’intention de tuer autant de personnes que possible en cette soirée du mois de juin”. Elle a souligné la préparation méticuleuse de l’attaque.

L’attaque, qui n’a pas duré plus d’une minute, a été “si rapide, impitoyable et brutale, qu’aucune des victimes n’a eu la chance de réagir, encore moins de se défendre”, précise le juge Nigel Sweeney lors du procès à la cour de l’Old Bailey à Londres.

Soupçonné de vouloir se rendre à l’étranger à des fins terroristes, Khairi Saadallah arrivé au Royaume-Uni en 2012, s’est trouvé en 2019 dans le radar du MI5, le service de renseignement responsable de la sécurité intérieure du Royaume-Uni. Il avait déja été condamné à des peines de prison pour des délits sans lien avec le terrorisme, notamment une agression. Il avait été libéré début juin après plusieurs mois de détention.
Gary Furlong, père de James Furlong, l’une des victimes, a soulevé les “graves questions” qui se posent quant à sa libération quelques jours avant son crime. “Quand il était en prison, il a été décidé deux semaines avant l’attaque que son expulsion était dans l’intérêt du public, mais pour des raisons juridiques elle n’a pu se produire”, a-t-il déploré.

De gauche à droite, Joe Ritchie-Bennett, James Furlong et David Wails, les 3 victimes tuées par Saadallah

Impassible lors de son procès, l’accusé a plaidé coupable de meurtre et tentative de meurtre. Dans le box il n’a manifesté aucune émotion.

Le juge Sweeney n’a pas retenu les hypothétiques troubles psychiatriques invoqués par la défense et a estimé que l’accusé avait pour motivation de défendre “une cause politique, religieuse ou idéologique”. Il a déclaré : “L’infraction a été commise de manière préméditée, planifiée et soigneusement exécutée, et l’accusé connaissait la nature et la qualité de ses actes.” Il a statué que l’accusé était dévoué à une cause djihadiste, ayant déjà combattu avec des extrémistes durant la guerre civile en Lybie et associé à un prédicateur de haine connu en prison.

La justice britannique a qualifié les meurtres d’attaque terroriste et l’a condamné ce lundi 11 janvier à la prison à vie.

Dans les mois qui ont précédés cette affaires, plusieurs attaques islamistes avaient eu lieu à Londres. En novembre 2019, un jihadiste en liberté conditionnelle avait tué deux personnes avant d’être lui aussi abattu par les forces de l’ordre sur le London Bridge. En février 2020, trois personnes avaient été blessées lors d’une attaque dans une rue commerçante. L’assaillant a été tué par la police.

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